Ce n’est pas la vache qui est folle !

Faut-il s’étonner de ce qui nous arrive avec le Covid-19 ? De sa rapidité, de sa brutalité, peut-être mais certainement pas de la forte interpellation, de la lourde semonce qui nous est adressée pour que l’on comprenne enfin la gravité de la situation (adressée à nous bien sûr mais aussi à tous les hommes et femmes, surtout à tous les responsables, les décideurs, et même les systèmes que les puissants ont mis en place avec des algorithmes et qu’ils ne maitrisent peut-être déjà plus complètement …)

Ce qui nous arrive n’est pas une crise mais une catastrophe qu’aucun jeu, ni « 1,2,3 soleil », ni «  pas vu, pas pris » ne peut estomper . Ce qui nous arrive a été annoncé depuis fort longtemps par de nombreux sages mais on préfère tourner en ridicule ceux qui semblent ne pas avoir raison ! Car ceux qui s’imposent alors sont apparemment les plus forts (quels que soient les moyens utilisés). Et ce qui me semble le plus grave, c’est qu’ils vont encore vouloir s’imposer cette fois malgré l’échec flagrant de la situation !

S’il n’est pas trop tard, si enfin les hommes acceptent vraiment de se remettre en cause, de reconnaitre les causes du dérèglement climatique, l’aggravation des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres, la surexploitation de la planète, la surconsommation aveuglante qui est le contraire d’équilibre…, peut-être pourra-t-on rechercher les vrais problèmes et poser les vraies questions ! Sans se limiter au sort des occidentaux souvent encore privilégiés et qui profitent indirectement de la fragilité du plus grand nombre !

L’agriculture préfère utiliser le glyphosate, les produits chimiques, favoriser  les élevages industriels dans des conditions  aberrantes avec des bêtes ‘machinisées’ aux rendements insolents … Bovins, porcs, volailles, poissons ne sont plus respectés dans des fermes mais robotisés dans des usines rurales …

Les exploitations ne sont jamais assez performantes, jamais assez rentables parce qu’elles sont toujours trop petites, trop inefficaces !

Et le paysan n’arrive pas à vivre … (un paysan se suicide chaque jour en France !)  …

Des logements, du travail, de la nourriture pour tous ? Oui, bien sûr.

Mais quels logements, quels travaux, quelle nourriture ? …

Pour éviter la tragédie des disettes, le drame du chômage, nous participons à la fabrication d’objets superflus, parfois inutiles, parfois dangereux, et des plastiques de pacotilles, et des armes de destruction …

Mais devenir paysan, c’est à dire gardien du pays; produire des matériaux, des aliments qui respectent la nature, les animaux, les hommes, nous pouvons et savons le faire mais nous y renonçons parce que ce n’est pas rentable, ce n’est pas assez lucratif …

La vie de chacun est le bien le plus précieux. La protéger, la préserver est certainement notre premier rôle … Confier sans contrôle notre santé aux nouveaux prêtres de la médecine est dangereux car les abus sont non seulement possibles mais parfois irréversibles.

Croire que l’on peut changer ses organes comme les pièces d’une voiture est un leurre ;

Croire qu’un vaccin miraculeux se substitue à notre propre démarche est dangereux;

Croire que l’homme est « homo deus » est absurde.

Qu’une pharmacienne, ancienne ministre de la santé, Madame Bachelot, puisse reconnaitre publiquement que  « tout médicament efficace est toxique » est un aveu révélateur ! Surtout quand on bannit encore officiellement des soins pourtant inoffensifs, sécurisés et actifs.  

Nous savons que l’hygiène, la connaissance, la sobriété ont permis et apportent des améliorations. Que la durée de la vie a progressé. Mais la qualité de vie s’est maintenant stabilisée en occident et peut même se dégrader …

Si, aujourd’hui, les modifications climatiques de notre planète, le phénomène de l’obésité qui touche de plus en plus de jeunes, la surconsommation régulière et banalisée de molécules prodiges, la dépendance des populations aux produits importés de première nécessité, l’invasion du superflu qui éloigne l’indispensable, continuent à dissiper la fierté de l’homme … 

alors ce n’est pas la vache qui est folle[i], mais c’est l’homme qui est devenu fou. Et peut-il longtemps refuser encore de prendre conscience des causes profondes de ce qui lui arrive ?

Pascal JACQUOT


[i] L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) dont souffre la vache  est provoquée par la folie de l’homme qui a le culot de l’appeler « maladie de la vache folle » !

La caricature présentée ci-contre a été publiée par l’association Lorraine “Nature et Survie” en août 1980 (il y a 40 ans exactement !)

Commentaires :

Merci pour cet article. Je pense que tu touches du doigt ce que nous devrions comprendre depuis longtemps et que nous avons encore du mal à intégrer.
Ce que le coronavirus nous propose, c’est la preuve que le confinement de quelques jours suffisent pour dépolluer suffisamment l’atmosphère pour que les oiseaux et les insectes puissent réapparaître, pour que Venise retrouve de l’eau claire et les bans de poisson qui vont avec, que l’air de Paris soit à nouveau respirable…
La nature fait des miracles, ne l’empêchons pas…

Bernard

Très juste, espérons donc que tout le monde en tire des leçons profitables à tous!

Le déconfinement  pour certains me semble peu raisonnable : achats en masse d’écrans géants dans les grandes surfaces, foule des samedis en plein centre ville, pas assez de masques portés. Effet temporaire?

Nicole

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