Rencontre chaleureuse

Prendre son vélo par une belle journée d’été est assez banal. Découvrir, derrière un sourire, tout un chemin de vie, toute une expérience et même une amitié, est par contre suffisamment original pour qu’on souhaite le partager ! Un dimanche après-midi de 2012, mon épouse et moi-même, nous partons à bicyclette sur la route qui longe le canal de la Marne au Rhin, de Saint Nicolas de Port à Maixe. A un arrêt à Varangéville, nous échangeons quelques salutations avec un matelot sur sa péniche ancrée et son épouse nous invite à boire une bière sur le bateau.

Vue depuis le bateau

Nous apprenons alors que, d’origine Malaisienne, notre hôte a appris un peu le français à Paris et habite maintenant aux Pays Bas ; qu’il a acquis cette ancienne péniche aménagée avec plusieurs membres de sa famille ; qu’après un déplacement sur différents canaux jusque Varangéville, il rejoint les Pays Bas dès le lendemain avec la voiture de son beau-frère qui prolonge à son tour la tournée en bateau …

Nous lui signalons alors la proximité de la magnifique basilique de St Nicolas et l’invitons vivement à la découvrir avant de quitter la Lorraine. Ravis par cet échange spontané, nous nous séparons pour rejoindre notre demeure.

Vue extérieure de la basilique

Dans la soirée, la sonnette de la maison nous avertit d’un visiteur. C’est notre batelier qui se présente. Quelle surprise ! Il a visité « la belle basilique » et rapporte la casquette que j’avais oubliée dans son embarcation !! Mais comment a-t-il pu nous retrouver ? Dans notre discussion de l’après-midi, il avait entendu parler d’un viaduc et mon épouse m’appeler « Pascal ». Aussi a-t-il rejoint ce « viaduc » sans savoir qu’il s’agissait de la rue St Charles et a-t-il sollicité un habitant dans ce quartier pour localiser « Monsieur Pascal ».

Peu après ces retrouvailles inattendues et grâce à internet, des photos (ci-jointes) nous prouvent que la basilique a su séduire ses visiteurs ; aux « Monsieur » se substituent  les prénoms Pierre et Pascal ; des courriels courts et sympathiques se jouent des kilomètres et des pays différents pour alimenter le Mot d’Ecoute et Partage  par des dessins originaux et personnalisés.

Intérieur de la basilique

Chers amis d’Ecoute et Partage, je me devais de vous préciser en quelques mots comment j’ai connu Pierre et pourquoi des images pleines de charme du « Mot mensuel » sont régulièrement signées « Pierre Pourchez » ! C’est peut-être l’aventure banale d’une rencontre mais c’est surtout la féérie de la naissance d’une amitié pour le plaisir de rendre service. Merci la vie, merci Pierre.

Pascal JACQUOT   

Et voici la réponse spontanée et intégrale de Pierre :

« Chers amis,

Je suis très honoré lisant notre petite histoire depuis 2012.  Et même vous avez mis quelques photos j’ai pris pendant notre visite! Conservé pendant 5 ans! 

Peut-être vous pensez j’ai appris votre belle langue à Paris? C’est pas juste Pascal, je suis commencé apprendre la langue Français parce que je m’appelle Pierre. Mon nom m’a convaincu d’embrasser tous ce que c’est Français. Et à l’âge de 11 ans je visitais Paris pendant une weekend. C’est là je découvrais que tout le monde parlait et chantait une langue mystérieuse. Ensuite je rencontrais les chansons d’Adamo (Amour Perdu) et Edith Piaf (Non, je ne regrette rien). Et en entendant je découvrait c’était impossible pour moi comprendre ce qu’ils chantaient. Et la France, moins que deux heures de ma maison et pas comprendre que plus de 30 millions peuple disaient, parlaient et chantaient!

Impossible et voilà mon mission: apprendre votre langue. Je commençais avec Marcel Pagnol ( La gloire de mon père) et ensuite Molière ( Jean-Baptiste de Pocquelin). J’étais étonné (jalouzie?) que vous aviez une femme fatale dans votre histoire nommé Jeanne d’Arc et nous dans Les Pays Bas? Nous avions rien du tout! Vous aviez un Roi Soleil! 

Et enfin: vous avez un coin qui me racontait quelque chose de la Liberté-Egalité et Fraternité. Voilà mes amis, peut-être c’était ce petit coin est devenu mon philosophy personelle. 

Pendant 2015 j’ai traversé votre pays à pied du nord jusqu’à Les Pyrénées. Et marchant pendant 51 jours j’ai senti le bonheur de parler votre langue. 

Quel Pays… 😍 Merci, merci, merci ! 

Pierre »

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