Rôle de l’homme dans l’univers …

Si l’homme accepte de n’être « presque rien » en dépendant du tout qui l’environne, il est important qu’il reconnaisse aussi sa part et toute sa place, moins pour en survaloriser le rôle mais pour en assumer au mieux la responsabilité et toute l’implication ...

« Sans l’ensemble des êtres vivants qui participent à la production d’une atmosphère vivable et d’une température stable, sans les vers de terre et les insectes qui préparent le sol pour l’accueil de la pluie, sans les abeilles, le vent et les oiseaux qui assurent la reproduction des plantes, nous ne pourrions pas vivre. Nous sommes établis par eux.

Sans les cultures qui nous fournissent le langage et nous permettent de penser, sans les institutions par lesquelles nous pouvons vivre en paix, nous ne sommes pas grand-chose.

Sans ceux qui nous ont chéris, sans ceux dont l’amour nous a sécurisés et grâce auxquels notre psychisme s’est construit, nous ne sommes presque rien.

L’écologie nous enjoint à regarder chaque être vivant individuel comme un nœud dans un tissu vivant complexe[1]. ».

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Si l’homme accepte de n’être « presque rien » en dépendant du tout qui l’environne, il est important qu’il reconnaisse aussi sa part et toute sa place, moins pour en survaloriser le rôle mais pour en assumer au mieux la responsabilité et toute l’implication.

Jouir de la vie, c’est bien sûr bénéficier de tous les atouts, de toutes les chances qu’elle peut nous offrir. Mais c’est aussi accepter les handicaps, les difficultés qui se présentent … en essayant de les maitriser, de les surmonter !

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Deux exemples parmi bien d’autres.

Face au dérèglement climatique, la voiture électrique répond apparemment aux besoins actuels. Mais sauvera-t-elle le climat ? Certainement pas … Elle sauvera peut-être l’industrie automobile, en envoyant notamment des mineurs travailler dans des conditions difficiles et anti-écologiques dans des pays asservis … Mais elle repoussera hélas de quelques années encore une véritable révolution des transports avec des objectifs précis qui permettraient le respect de notre planète et des hommes qui l’exploitent aveuglément !

Face à la crise agricole actuelle, il est évident que le paysan qui travaille dignement la terre devrait pouvoir en vivre honnêtement. Or il suffirait que la moitié des Français ayant déclaré être disposés à payer au juste prix le contenu de leur assiette passent à l’acte pour changer la donne. Si tous les consommateurs qui en ont les moyens prenaient conscience de l’enjeu en acceptant de repenser leurs pratiques alimentaires, l’espoir de voir une partie de notre agriculture s’en sortir serait permis !

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Dans son livre, Guillaume Dezaunay nous invite alors à entendre un message :

« Le bon intendant ne cherche pas à « avoir » le pouvoir, à le conserver pour lui-même en interdisant à d’autres d’y accéder : il en fait usage de manière à augmenter peu à peu le pouvoir d’autres que lui.

Quand la gestion des biens communs par de mauvais gestionnaires devient dangereuse pour le reste de la société, parce qu’elle crée de la pauvreté, parce qu’elle détruit les écosystèmes, parce que l’inégalité qu’elle suscite est indécente, les artisans de paix ne sauraient laisser l’injustice prospérer trop longtemps.

 Heureux êtes-vous, jeunes écologistes qui, ayant pris conscience de la dégradation infligée au monde vivant par l’action humaine, avez produit un réel fruit de repentir et vous êtes convertis, cessant de manger de la viande, de prendre des avions, d’acheter des produits inutiles ou d’origine lointaine, cherchant à entretenir avec la nature des relations de gratitude et de contemplation, et avec les hommes de gratuité et de partage.

Heureux l’homme qui donne sa vie pour mettre en place une organisation du travail plus humaine, où le producteur n’est pas sacrifié à la production, où une classe de producteurs n’est pas sacrifiée à une autre, où les besoins les plus importants sont placés avant les désirs superflus des riches. »[2]

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Heureux sommes-nous, là où nous sommes, si nous apprenons à assumer notre juste et indispensable rôle en relativisant notre goût pour le pouvoir afin de mieux nous rappeler l’égalité de tous les hommes. En acceptant, mieux en favorisant aussi, l’indispensable révolte des ״pauvres״ …

                                                                  Pascal JACQUOT


[1] Extrait de « Le Christ rouge » par Guillaume Dezaunay – Editions Salvator

[2] Idem

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