Gaza, le crime

Par Christine Pedotti

Dès le lendemain de l’attaque du Hamas du 7 Octobre, nous avions écrit que les vannes de la haine étaient ouvertes. Il ne fait aucun doute qu’il s’agissait là d’une stratégie intentionnelle et mûrie du Hamas, qui espérait bien une réplique démesurée de la part d’Israël et obtenir ainsi un retournement de l’opinion publique mondiale en sa faveur malgré la barbarie de ses exactions. Le calcul s’est révélé totalement et monstrueusement exact.

Pour que la logique de la haine s’arrête, il faudrait que l’une des deux parties abandonne une part de ses intérêts. Or, toutes deux en ont à continuer car chacune y joue sa survie. Le Hamas, en retenant encore une partie des otages, du moins leur corps – la plupart étant probablement déjà morts –, légitime la poursuite des combats et maintient son emprise sur les Palestiniens de Gaza, tandis que le gouvernement de Netanyahou évite par la guerre de répondre aux accusations de corruption qui précédaient le conflit et à celles de négligence de la sécurité du territoire israélien au long de la bande de Gaza au profit de la protection des colonies illégales de Cisjordanie.

Si chacune des deux parties est coupable, elles ne le sont pas au même titre ; l’énoncé des accusations portées par le tribunal pénal international le précise d’ailleurs. Mais, au-delà des accusations strictement juridiques – les responsables israéliens vont devoir faire face à celles de crimes de guerre, de crime de masse et peut-être de crime contre l’humanité et génocide –, il y a là une effroyable faillite politique, morale et démocratique d’Israël. Où sont les rêves des fondateurs de l’État ? Ceux qui firent fleurir le désert, qui espéraient donner un foyer, une terre, de la sécurité à des populations juives persécutées depuis des siècles et survivantes du plus immonde massacre humain jamais perpétré ? La barbarie et l’inhumanité de Netanyahou et de son gouvernement, que rien ne semble pouvoir ni modérer ni arrêter, sont en train de détruire la légitimité même d’Israël. De ce point de vue, la victoire du Hamas est totale. Et, pour les deux parties, Hamas et gouvernement israélien, la mort de dizaines de milliers de personnes, le malheur et la détresse de millions comptent pour rien. Désormais, et pour longtemps, Gaza ne sera plus le nom d’une terre mais celui d’un crime.

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