Entre présence et absence

Entre engagement et lâcher-prise, entre disponibilité et veille par Jean-Claude Devèze

Dans notre monde encombré, la recherche d’intériorité inspirant des implications responsables exige de trouver les bons équilibres entre le trop plein et le vide, entre une pleine présence à autrui dans la rencontre et une absence permettant de nourrir une vie intérieure ; cette dernière peut être porteuse d’une attention renouvelée à l’autre comme d’une ouverture à des voies nouvelles à explorer. Alors qu’il est souvent difficile de se consacrer à l’essentiel vu les tentations et les pressions d’une société qui nous harcèle, comment être à la fois disponible pour coconstruire la société fraternelle à laquelle nous aspirons et prendre le temps indispensable pour discerner la voie à suivre et nourrir notre vocation ?

https://www.democratieetspiritualite.org/

Dans nos débats sur la vie démocratique de nos mouvements, une nouvelle approche est souvent privilégiée, celle du « centre vide » qui permettrait à chacun d’avoir sa part de pouvoir. Inexorablement, pourtant, se posent les problèmes de la façon de faire vivre une organisation, de l’animer et de la gérer comme de déterminer ses priorités ; lors de la création d’un mouvement, il est certes souhaitable d’autogérer le processus de création permettant de dégager des finalités partagées et un socle commun de convictions, mais il est ensuite nécessaire de se fixer des règles communes et de désigner des responsables acceptant de se mettre au service du groupe pour permettre leur mise en œuvre et leur adaptation à la vie de l’organisation. Comment concilier un engagement de tous permettant d’avancer ensemble et un lâcher-prise de chacun quand il faut laisser mûrir les décisions et se développer les initiatives ?

Dans nos vies collectives à réguler, on a besoin de personnes pleinement présentes à autrui, mais aussi capables de prendre de la distance pour se ressourcer comme pour laisser chacun cheminer sans le retenir dans des filets bridant sa créativité. Comment allier disponibilité empathique et retrait vigilant ?

Nous avons besoin de nous recentrer sur l’essentiel pour parler vrai comme pour écouter pleinement ceux qui nous interpellent et nous dérangent, le pape François comme Marion Muller-Collard nous proposant de « se réduire » pour laisser la place à l’autre. Une voie à explorer est de développer une présence contemplative, source de recréation et de renouveau.

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