Ecologie ; Terre solidaire ;

Mai 2023

En matière d’énergie :

Mettre le paquet sur le solaire et l’éolien, et non le nucléaire.
Peut-on se passer du nucléaire ?

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Sobriété ou forte réindustrialisation : les scénarios électriques pour la France en 2050

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Alors que la France s’est fixé l’objectif de la neutralité carbone en 2050 (zéro émission nette de CO2),  les experts estiment qu’il faudra baisser de 40 % la consommation énergétique, aujourd’hui basée aux deux tiers sur les énergies fossiles. et électrifier massivement (transports, chauffage, industrie) pour remplacer le gaz et le pétrole.

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Les chemins pour y parvenir sont au cœur des débats. Faut-il miser sur le nucléaire ou privilégier les énergies renouvelables ?

Un sujet qui tombe bien étant donné la crise de l’énergie que le pays traverse actuellement : à  l‘impératif climatique s’ajoute celui de l’indépendance vis-à-vis des pays producteurs d’hydrocarbures.

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> Début janvier 2021, l’Agence Internationale de l’Energie et RTE, gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité, présentaient une étude, commandée par l’État, sur les conditions permettant à la France d’atteindre l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables (EnR) en 2050.

https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-01/RTE-AIE_synthese%20ENR%20horizon%202050_FR.pdf

Ce rapport en démontre la faisabilité technique pour 2060 (90% d’EnR en 2050), à condition, précisaient les deux agences, de résoudre 3 problèmes :

  • l’intermittence des énergies renouvelables via le développement du stockage de l’électricité et de solutions permettant de gérer une plus grande flexibilité de la demande.
  •  l’adaptation du réseau électrique pour répondre aux variations de production et de consommation.
  •  le coût et  la faisabilité industrielle des deux premiers points dans un laps de temps réduit.

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> Puis, le 25 octobre, un rapport plus large est publié « Futurs Énergétiques 2050 » 

Des simulations permettent de calculer des trajectoires de consommation électrique, avec une référence  de 645 Twh, (contre 430 aujourd’hui) et des extrêmes  de 555TWh (sobriété) à 752 (réindustrialisation profonde).

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Sont aussi présentés six scénarios de mix de production, allant de 100% d’EnR à 50 %.

Rappelons que la France est le seul, parmi les 27 pays de l’UE, à avoir manqué son objectif pour 2020. Les énergies renouvelables ont représenté 19,1 % de sa consommation finale brute énergétique. Alors qu’elles auraient dû atteindre 23%, selon une directive européenne de 2009.

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> Dernière publication de RTE  le 15 février : des « analyses approfondies »éclairent notamment sur les implications des deux scénarios alternatifs de consommation. Du point de vue de la production d’électricité, la sobriété limite le besoin d’EnR même s’il faut quand même accélérer leur développement par rapport à aujourd’hui, conclut RTE. A l’inverse, la réindustrialisation profonde, en augmentant la consommation électrique, accroît aussi les besoins en EnR par rapport au scénario de référence. Cela sachant que les capacités à construire de nouvelles centrales nucléaires sont limitées.

Côté coûts, RTE calcule que le scénario de sobriété est moins cher d’environ 10 milliards d’euros par an par rapport à la référence pour l’ensemble du système (production, flexibilités, réseau).A l’inverse, une réindustrialisation poussée augmente les coûts de 10 milliards.

Ces études de RTE éclairent tout un chacun sur les choix politiques à opérer, lourds de conséquences, liés à des choix de société.
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Dans les 4 scénarios de l’Ademe : la demande en énergie baisse plus ou moins, avec 70 à 88 % d’énergie renouvelable dans le mix énergétique.Les scénarios S1 et S2 exigent plus ou moins de sobriété, préservent les ressources, contrairement à S3 et S4 qui misent sur la technologie. « Fuite en avant qui parait risquée » (sic) pour S4, qui fait un énorme pari sur le captage et stockage géologique de CO2.

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Objectifs climatiques : la France bien partie ?

Mai 2023

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On se réjouit en haut lieu de la baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France : à 408 millions de tonnes équivalent CO2 en 2022, la baisse est de 2,5 %.

Mais la conjoncture a été particulièrement favorable : la sobriété énergétique a été favorisée par un hiver doux, et la cherté de l’énergie pour les entreprises en a forcé un certain nombre à réduire leur production, donc leurs émissions. Mais celles-ci ont augmenté dans les secteurs des transports et de l’énergie.

La réduction doit être de 4,7 % par an sur la décennie (Haut Conseil pour le climat) pour espérer la neutralité carbone en 2050, et l’Union européenne a relevé l’objectif de réduction à 55 % pour 2030.

Nos dirigeants sont satisfaits de leur politique, avec deux lois sur l’accélération des énergies renouvelables et sur la relance du nucléaire, et des velléités de sobriété et d’efficacité énergétiques.

En classant les actions demandées par le GIEC, le développement des énergies solaire et éolienne arrive bien en tête, avec une réduction potentielle des émissions mondiales d’ici 2030 de 8,4 Gt environ (4,5 et 3,9), devant la préservation des forêts et autres écosystèmes naturels, notamment la réduction de la déforestation en régions tropicales (-4 Gt), et la séquestration du carbone en agriculture (-3,4 Gt).

Sur 7 actions proposées pour l’énergie, le nucléaire est en 6e position, à-0,8Gt seulement.

Dans son analyse sectorielle, le GIEC évalue que le secteur le plus émetteur en 2050 serait celui de l’agriculture-alimentation... alors qu’on y prête peu attention. Notre politique fait l’impasse sur une action d’importance : changer le système agricole et alimentaire. Pas qu’en France, d’ailleurs, c’est un peu général.

Viennent ensuite l’électricité, puis l’industrie, le bâtiment et le transport. Le potentiel de réduction pour ces 5 secteurs est estimé respectivement à 44 %, 73 %, 29 %, 66 % et67 % (voir le rapport de synthèse du GIEC/IPCC, résumé pour les décideurs, p. 28).

Rappelons qu’une politique ambitieuse de sobriété, à tous les niveaux, particuliers, collectivités, entreprises, permettrait, selon le GIEC, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici 2050, Il faudrait donc que la France s’y engage résolument… le GIEC précisant que les secteurs énergie, transports, bâtiment, alimentation et industrie offrent le plus grand potentiel de réduction des émissions du côté de la demande.

Le GIEC demande avec la plus grande fermeté aux décideurs politiques et économiques de mettre en œuvre des actions efficaces pour réduire drastiquement les émissions. Il en liste 31. Certes, il y a bien des entreprises, des collectivités, qui œuvrent en ce sens, mais il faut faire beaucoup plus ; et les gouvernants sont à la traîne.

La France coche peu de cases sur les 31, mais, toutefois, la plus importante : le développement des énergies solaire et éolienne… avec des moyens nettement insuffisants du fait des investissements importants décidés pour le nucléaire.

Jean-Marie Patoureaux, Manosque, CCFD 04

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Mars 2023 ;

Rapport du GIEC : alarmant, sans être décourageant

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Le dernier rapport du GIEC (20 mars) synthétise 8 années de travail, des centaines de scientifiques ayant produit des milliers de pages.
Le constat est très alarmant : à l’échelle planétaire, on est déjà à +1,1° par rapport à 1850-1900 , +1,7° en France. L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite.
Les +1,5° pourraient être dépassés dans 10 ans (probabilité 40 à 60 %). Si on ne change rien on atteint + 2,8 à + 3,2° en 2100, + 3,8 en France, le phénomène allant en s’accélérant.
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Les effets sont bien perceptibles, même chez nous: événements météorologiques extrêmes (chaleur, sécheresse, incendies, inondations, cyclones), certains irréversibles : fonte de glaciers, montée des eaux (1 milliard d’habitants menacés en région côtière en 2050 ) ; effets aussi sur la
production agricole, la biodiversité, la santé.
Près de la moitié de la population mondiale vit dans des régions très vulnérables.

Mais la mortalité due aux inondations , tempêtes, sécheresse, est 15 fois plus élevée dans les Pays du Sud, dans les communautés qui historiquement ont émis le moins de gaz à effet de serre (GES).
…Alors que les ménages les plus émetteurs totalisent 34 à 45 % des émissions. En ce sens on parle d’injustice climatique.

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Le GIEC envoie des messages importants
– Les émissions de gaz à effet de serre (EGES) sont responsables du réchauffement climatique.
– La lutte contre le réchauffement climatique est conciliable avec le développement des Pays du Sud, tant qu’on est sous la barre des +1,5°. Le coût de réduction des émissions serait compensé par des avantages économiques pour la santé, la création d’emplois…
– Les choix et actions mis en œuvre au cours de cette décennie auront des répercussions aujourd’hui
et pendant des milliers d’années.
– Les Pays « riches » doivent atteindre la neutralité carbone en 2040 plutôt qu’en 2050.
– En plus de l’atténuation des EGES, une politique d’adaptation aux changements en cours s’impose.

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Des solutions existent, viables techniquement et économiquement.
– Les EGES annuelles mondiales pourraient être réduites de moitié d’ici à 2030 pour moins de 100$/tonne de CO2.
– Mais les financements de la transition doivent être 3 à 6 fois supérieurs.
– Les subventions aux énergies fossiles doivent cesser ; il faut en sortit au plus vite ;
Et investir massivement dans les énergies renouvelables d’ici 2030. C’est le plus fort potentiel de réduction des EGES (ndlr : rappelons que la France est le seul pays d’Europe à n’avoir pas atteint les objectifs fixés en 2020). Ceci est favorisé par la chute des coûts unitaires de 85% en
énergie solaire, 55% en éolienne, 85% pour les batteries lithium (entre 2010 et 2019).
– Parmi les autres solutions exprimées par le GIEC figurent la protection et la restauration des forêts et autres écosystèmes, le déploiement de l’efficacité énergétique, l’adoption de modèles alimentaires et agricoles respectueux de l’environnement. La transition vers des régimes
alimentaires que le GIEC qualifie d’“équilibrés et de “durables” (balanced sustainable diets), c’est-à-dire des régimes faibles en viande, présenterait le plus gros potentiel de réduction des émissions.
Une forte sobriété (énergie, matériaux, terre, eau) permettrait une réduction des EGES de 40 à 70% d’ici 2050. Une telle diminution ne repose pas principalement sur des petits gestes individuels : on parle ici d’une action collective, de la mise en œuvre de mesures politiques ambitieuses permettant une transformation de nos modèles actuels. Les secteurs de l’énergie, des transports, du bâtiment, de l’alimentation et de l’industrie sont ceux qui offrent le plus grand potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre du côté de la demande.

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Il faut mettre en place de vraies mesures structurantes pour parvenir à des transitions “rapides et profondes dans tous les secteurs et systèmes”, et ne pas compter sur des technologies qui n’ont pas encore fait leurs preuves. Par exemple, les technologies de capture et de stockage de carbone
présentent, d’après le GIEC, un potentiel très limité dans le laps de temps que nous avons pour agir.
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Il ne faut pas céder au découragement, il y a des solutions…Seule manque la volonté politique. Et un meilleur traitement médiatique.
De nombreuses organisations de la société civile, dont le CCFD-Terre solidaire, alertent sur ces graves défaillances.

.Jean-Marie Patoureaux, équipier MCC Manosque, CCFD 04

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05 01 2023CCFDTerre solidaire

avec Jean-Marie Patoureaux

Avec mes meilleurs vœux pour 2023 de paix, sérénité, vitalité, et que l’Espérance nous fasse croire et œuvrer à un monde meilleur.
  ‌Je vous recommande  vivement le film documentaire » The letter », ( sur youtube ), avec le Pape François, s’inspirant de Laudato Si’.
Voici ce qu’en dit le mouvement international Laudato Si’ : « La sortie de notre film La Lettre, après six ans de travail et une pandémie mondiale, fut sans l’ombre d’un doute l’événement le plus marquant de l’année. La première, au Vatican, le 4 octobre fut un moment inoubliable. Sans parler de tout l’engouement dont le film a fait l’objet en ligne, ce qui lui a permis d’obtenir des millions de vues jusqu’à présent. Si vous ne l’avez pas encore fait, nous vous invitons à
regarder le film.

J’en profite pour vous transmettre mon dernier article publié par le MCC (ci-dessous) :

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Biodiversité : un bon accord à la COP 15

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Nous le savons, les deux crises, climat et biodiversité, sont liées : la perte de biodiversité doit cesser pour atteindre 1,5° C, et l’atténuation du changement climatique contribue au maintien des écosystèmes. Peu évoquée dans les médias, la COP 15 sur la biodiversité, qui s’est tenue à Montréal du 7 au 19 décembre 2022, était, à ce titre, cruciale. Il s’agissait de définir une feuille de route avec des objectifs précis et de lancer un plan de financement, pour enrayer l’alarmante destruction des écosystèmes des espèces vivantes. Selon la Zoological Society of London, 69 % de la population de la faune sauvage a disparu entre 1970 et 2018.

Les attentes de la société civile étaient grandes. Parmi celles-ci, le Réseau Action Climat, collectif de 27 associations incluant le CCFD, citait les points suivants :

 – Enrayer et inverser la tendance à l’effondrement de la biodiversité d’ici 2030.

– Augmenter le financement de la biodiversité.

– Garantir les droits des peuples autochtones et mettre en valeur leurs apports et connaissances dans la mise en place de politiques de protection du climat et de la biodiversité.

– Ne pas laisser de place aux fausses solutions et au greenwashing pendant cette COP. Si de nombreuses bonnes pratiques pour protéger le climat et la biodiversité émergent, beaucoup de mauvaises circulent également et sont même représentées pendant les COP, comme la plantation d’arbres en monoculture sans considération des besoins de la faune et flore locale, ni des droits des peuples autochtones. La protection des forêts primaires, l’agro-écologie ou encore l’arrêt de la déforestation sont bien plus efficaces et adéquates pour lutter contre la perte de biodiversité.

Le 19 décembre à Montréal, les 190 États ont signé un bon accord, sur 24 objectifs, et notamment :

Protection en 2030 de 30 % des surfaces terrestres et maritimes (contre 17 % et 8 % aujourd’hui), en y limitant l’activité humaine.

Restauration de 30 % des espaces maritimes et terrestres dégradés.

Réduction de moitié au moins du risque global lié aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux.

Fonds de 20 milliards $ par an pour les pays pauvres d’ici 2025, 30 en 2030 (5 à 7 aujourd’hui). Reconnaissance des populations autochtones comme gardiens de la biodiversité.

Chaque pays devra avoir son plan de défense de la biodiversité en 2030, et un suivi sera possible par la mise en place d’indicateurs et de reporting standardisé… Mais aucun mécanisme incitatif ou contraignant n’est prévu pour la révision d’un plan qui ne serait pas sur la bonne trajectoire.

Jean-Marie Patoureaux, MCC Manosque, CCFD 04

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15 12 2022 : Le CCFD présente :

Cop 27 : un point positif quand même

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Voir aussi ci-dessous : Campagne Zéro carbone

La Cop 27 était placée sous le signe de la solidarité internationale, les pays dits « pauvres » ayant mis la pression pour obtenir le fonds pour pertes et dommages (conséquences irréversibles du changement climatique), qu’ils réclament depuis 30 ans. Question de justice climatique, ces pays étant de loin les plus impactés, alors que la responsabilité des EGES (émissions de gaz à effet de serre) incombe aux pays riches (à 80 % dues aux pays du G20).

De plus, la promesse faite en 2009 d’un fonds de 100 milliards €/an pour la réduction des EGES et l’adaptation n’est pas tenue : seulement 83 mds de financements publics et privés alloués en 2020, selon l’OCDE (estimation contestée), essentiellement sous forme de prêts remboursables.

Dans un contexte géopolitique tendu – toutefois le dialogue a repris entre les USA et la Chine – le climat de défiance a paralysé les négociations. Mais, en jouant les prolongations, la Cop, grâce notamment à l’Europe, a abouti à un accord pour la création de ce fonds. Ses modalités restent à définir. Qui finance ? Chine ou pas ? Combien ? Quels bénéficiaires ?…

Quant aux décisions sur la réduction des EGES… Alors qu’elles augmentent encore ! La somme des engagements pris par les pays amène à + 2,5° en 2100 (on est déjà à +1,2°) et ils s’étaient engagés à venir à la Cop 27 avec des objectifs réhaussés. Or seuls le Mexique et la Turquie sont venus avec de nouveaux plans de lutte. L’objectif + 1,5° est confirmé, mais on n’en prend pas les moyens.

Aucune avancée sur :

la sortie des énergies fossiles ; on en reste à la « sortie progressive du charbon » de la Cop 26.

À noter qu’il y avait encore plus de lobbyistes des énergies fossiles à la Cop 27 (636 recensés).

les marchés des crédits carbone ; la mise en route est retardée, ils doivent être mieux encadrés, le système prévu présentant de nombreuses failles…

l’agriculture : la journée thématique n’a rien produit de sérieux, les nouvelles technologies (drones, intelligence artificielle…) étant toujours pressenties comme solution, et non l’agroécologie.

la biodiversité : alors que les experts scientifiques ont établi un lien entre climat et biodiversité, reconnu à la COP 26, aucun signal politique n’est donné pour encourager la future COP 15 sur la biodiversité.

De timides avancées sur :

le réseau Santiago, dispositif pour l’apport d’une assistance technique après une catastrophe climatique.

la réforme du système financier mondial pour prendre en compte l’urgence climatique ; un groupe de sages va être créé et une conférence aura lieu en 2023.

le méthane : 100 pays s’étaient engagés en 2021 pour une réduction mondiale des émissions d’1/3 d’ici 2030, ils sont maintenant 140. Seules les émissions des secteurs gaz et pétrole sont visées, quelques mesures vont être prises ici et là ; mais rien sur l’agriculture qui est pourtant le 1er émetteur avec 43 % du total.

Mais le gros point positif est bien sûr l’accord historique sur le fonds pour pertes et dommages pour les pays « pauvres ».

La Cop 28 2023 à Dubaï sera cruciale. Elle présentera un premier bilan mondial, évaluation qui aboutira à recommander des priorités aux États pour qu’ils fassent mieux.

Jean-Marie Patoureaux, équipier à Manosque du MCC, membre du CCFD-Terre Solidaire 04

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Campagne Zéro Carbone

Vous avez sûrement entendu parler des marchés carbone. C’est un peu compliqué. Il s’agit notamment de monnayer le stockage de carbone. C’est ce que revendiquent entre autres les producteurs en agriculture de conservation.

Voici la déclaration de 15  associations, dont le CCFD, contre une proposition de la Commission européenne sur l’absorption du carbone via des marchés carbone.
« …Pour parvenir au « Zéro réel » et rester en dessous du seuil de 1,5 °C de réchauffement, il faut rejeter toute proposition de la Commission européenne visant à certifier les mesures d’absorption du carbone via des marchés carbone qui sont déjà un échec. La seule stratégie efficace c’est d’arrêter immédiatement les émissions et de restaurer les écosystèmes. »

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Bande dessinée extraite de Colibris :

Petite réflexion sur l’engagement citoyen

16 septembre 2021


Cette BD, réalisé par Romane Thieffry, présente de façon limpide et éclairante comment pourraient s’articuler les actions des citoyens, des entreprises, des politiques, au-delà de la culpabilisation facile du « consommateur », et de la recherche – déresponsabilisante – de coupables.

Ce travail est issu d’une collaboration de As Bean et de Refresh dans le cadre du Contrat de Quartier Durable Athénée, sous la licence Creative Commons BY NC SA 4.0 (Attribution – Utilisation non commerciale – Partage dans les mêmes conditions).

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2022 02 01

Les quatre scénarios de l’Ademe

Pour en savoir plus, cliquer :  ADEME – Transition(s) 2050 – Documents

« Transition(s) 2050.

Choisir maintenant. Agir pour le climat », fruit de deux ans de travail de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) devenue Agence de la transition écologique, est une prospective qui peint quatre chemins cohérents et contrastés pour atteindre la neutralité carbone en France en 2050. Ils visent à articuler les dimensions technico[1]économiques avec des réflexions sur les transformations de la société qu’elles supposent ou qu’elles suscitent.

Les secteurs suivants y sont détaillés :

– consommation (aménagement du territoire, bâtiment, mobilité, alimentation),

– production (agriculture, forêts, industrie),

– énergie (gaz, froid et chaleur, biomasse, carburants liquides et hydrogène),

– ressources (eau, biomasse, déchets) et puits de carbone.

Les impacts sur l’eau, les sols, les matériaux et la qualité de l’air sont étudiés.

Cette étude rassemble des éléments de connaissances techniques, économiques et environnementales afin de faire prendre conscience des implications des choix sociétaux et techniques qu’entraîneront les chemins qui seront choisis.

Dans les 4 scénarios, contrastés, la demande en énergie baisse plus ou moins, avec 70 à 88 % d’énergie renouvelable dans le mix énergétique.

Les scénarios S1 et S2 exigent plus ou moins de sobriété, préservent les ressources, contrairement à

S3 et S4 qui misent sur la technologie. « Fuite en avant qui parait risquée » (sic) pour S4, qui fait un énorme pari sur le captage et stockage géologique de CO2.

Cinq problématiques sont analysées :

– La sobriété : jusqu’où ?

– Peut-on s’appuyer uniquement sur les puits naturels de carbone pour atteindre la neutralité ?

– Qu’est-ce qu’un régime alimentaire durable ?

– Artificialisation, précarité, rénovation : une autre économie du bâtiment est-elle possible ?

– Vers un nouveau modèle industriel : la sobriété est-elle dommageable pour l’industrie française ?

En citoyens et acteurs économiques, nous sommes tous invités à nous en saisir pour alimenter le débat.

Jean-Marie Patoureaux, équipier à Manosque, président du CCFD-Terre Solidaire 04

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