Confinement et respect 

ou le calvaire d’une « Ainée » à Nancy !

La pandémie du coronavirus et les excès qu’il a suscités peuvent-ils nous mettre en garde contre la puissance des chefs qui se sentent  indirectement investis d’un nouveau pouvoir ? Que n’ont-ils pas dit, et souvent imposé sous couvert de préserver la santé de leurs ouailles ? En s’appuyant sur la science soit disant incontournable des professeurs de médecine pour justifier leurs décisions …

  Protéger la vie de ceux qui nous sont confiés n’est certainement pas choisir à leur place. De quel droit peut-on décider en effet pour une autre personne, majeure, équilibrée, courageuse, fût-elle âgée ?

Je connais une personne, appelons-la  » l’Ainée « , qui vivait seule dans un foyer résidence. Pendant la période de confinement, elle avait besoin de l’aide mise en place depuis plusieurs mois pour la préparation des repas, le ménage et son assistance sanitaire. Elle avait besoin de « se déambuler » dans les couloirs et passer du temps avec sa grande amie et voisine. Or, voici les réponses qu’elle a obtenues :

 Parce que  » l’Ainée  » avait négligé de baisser sa plaque chauffante, on a débranché le circuit électrique et elle a dû se contenter de repas froids sans même avoir la possibilité d’obtenir un thé chaud !

Parce qu’elle souhaitait sortir de temps en temps de son studio, on a placé une lourde table derrière sa porte d’entrée  ainsi que devant la porte fenêtre de son jardinet. Toute visite extérieure était interdite : linge, approvisionnement, soins paramédicaux, etc. supprimés. Le prétexte : elle avait contracté le virus en se rendant chez la voisine. Un médecin, qui est venu visiter l’amie, l’avait – parait-il – testée positive !!! (les tests n’étaient alors pas disponibles !).

Après plusieurs semaines de ce régime, révolte et désespoir se sont traduits par une crise. Y a-t-il eu – elle l’affirme – intervention d’un membre du personnel qui l’aurait fait tomber en voulant la maîtriser ? C’est très plausible. Les pompiers sont intervenus et ont décidé le transfert aux urgences.

Dénutrie et déshydratée, elle a été prise en charge en service hospitalier pendant deux mois puis transférée en clinique. Là, toujours à l’isolement, pour éviter qu’elle ne se manifeste ou se déplace, on l’a « entravée », c’est à dire attachée à son siège, à son lit. Sans espoir ou possibilité de visite.

Après avoir été interpellé par sa sœur, le médecin responsable ayant demandé l’arrêt de ce traitement indécent,  » l’Ainée  » ne fut pas immédiatement libérée. Il fallut une nouvelle intervention de sa sœur qui n’était qu’indirectement au courant par téléphone puisqu’elle ne pouvait pas la rencontrer … C’est alors que le test a été fait et il s’est révélé totalement négatif.

En présentant de tels faits, nul doute que l’indignation, la réprobation vont certainement s’exprimer. Encore ne faudrait-il pas reprocher au simple lampiste ou à l’aide-soignante d’avoir dû trouver une solution qu’elle savait elle-même certainement inappropriée. Ainsi les conséquences des choix réalisés pour  » l’Ainée « , sont bien plus néfastes que la pandémie elle-même.

Le respect de la personne suppose sa liberté, quel que soit son âge. Dans le domaine de la santé aussi bien sûr. En aucun cas et pour aucune raison, on ne devrait pouvoir infliger à un patient un traitement qu’il ne souhaite pas ! Même si son propre désir a pour conséquence indirecte d’abréger sa vie …

Pascal JACQUOT  2020 07

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