Lors d’un concours de Poésie sur le thème « Frontières », les élèves de quatre classe de 3ème ont proposé chacun un haïku.
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Qu’est-ce qu’un haïku ?
Le haïku est un poème bref en trois lignes et 17 syllabes, visant à traduire une sensation vis-à-vis d’un événement naturel ou d’une saison, par exemple. Dès lors, il ne décrit pas une scène mais évoque simplement un sentiment particulier face à la scène qui se déroule sous les yeux de son auteur.
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Le haïku suivant a obtenu une sélection :
“C’est à cet endroit
Que l’on se fait arrêter
Et que tout commence.”
Les membres du jury expliquent et justifient leur choix :
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1) Par rapport au thème :
L’auteur/trice met en valeur les deux idées centrales du texte :
– d’une part (dans les deux premières lignes) le fait que des « frontières » peuvent stopper le cours de chaque vie humaine mais aussi le cours de la vie de groupes humains.
– Ces frontières, nous les rencontrons dans notre propre vie, elles s’imposent à nous, nous stoppent dans la manière où nous vivions jusqu’alors ; quelles sont-elles ? Elles ne sont pas précisées. Ce peut être des barrières qui nous viennent de l’extérieur (maladies, chômage, abandon d’un ami, déménagement, deuil …) ou qui nous viennent de nous-mêmes (échec à un examen, prise de conscience d’une erreur, d’actes regrettables, de préjugés qui sont faux…)
– Ces frontières se rencontrent aussi dans le cours de la vie des groupes humains, y compris de pays, de continents… Chaque groupe (quel qu’il soit) peut être stoppé dans son élan par des barrières de nature diverses : une association par la mort subite de son président, une entreprise par une faillite, un pays par la guerre, par une épidémie…
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– d’autre part (dans la 3ème ligne) la phrase : « et que tout commence » induit que les conséquences de la confrontation aux barrières peuvent aller en des sens différents : mais vers quoi ?
Le sens de cette 3ème ligne est imprécis, il sous-entend donc que ce qui va advenir de l’arrêt qui stoppe le courant habituel de nos vies ou de la vie de groupes humains (soit en positif, soit en négatif) dépend de ce que les gens concernés feront de cet de cet événement. Soit on le subit, soit on s’en sert comme d’un tremplin pour faire advenir du positif. Comment ? En prenant en main la situation afin de la faire évoluer vers des résultats positifs.
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2. Par rapport au style :
L’extrême concision du poème, où tous les mots comptent, permet au lecteur de mâcher et remâcher le texte pour se l’approprier et d’en vérifier la vérité dans sa propre vie personnelle mais aussi dans l’histoire passée ou dans l’actualité du moment.
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Marie et Jacques Musset