Et si l’ouverture au défi écologique était une occasion de croissance ? –
Par Régis Halgand –
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Nous avons tous eu l’expérience, à un moment ou à un autre, d’une réalité, intérieure ou extérieure, qui est là, nous le savons bien, mais que nous refusons de reconnaître. Ce peut être par exemple un événement douloureux concernant un de nos proches, ou bien tel trait de notre personnalité que nous n’aimons pas.
« La pilule est difficile à avaler », dit-on parfois… Nous pouvons vivre beaucoup de résistances au réel, quand il est subi et douloureux. Il faut parfois un long chemin pour sortir du déni, reconnaître ce qui paraît dans un premier temps insupportable, et « faire avec » ce réel qu’on aurait voulu éviter.
Il ne s’agit pas de se résigner ou de capituler. Il s’agit de prendre le réel tel qu’il est. Quand nous faisons ce cheminement, une capacité nouvelle d’engagement apparaît en nous. Des chemins s’ouvrent, alors que tout paraissait bouché.
Cela peut-il s’appliquer à propos du changement climatique et des désastres environnementaux ? Pour ce qui me concerne, j’ai parfois du mal à lire des articles sur ces sujets. J’ai l’impression d’être accablé de mauvaises nouvelles, face auxquelles je me sens impuissant, désemparé, parfois effrayé ou en colère. Faire l’autruche, ne pas savoir est plus confortable sensiblement !
Pourtant, avec mes collègues de PRH, nous avons choisi de regarder ce réel en face. Nous avons choisi d’ouvrir les yeux et de reconnaître les bouleversements en cours, et la nécessité de changer pour essayer d’éviter des désastres encore bien plus grands demain.
Nous avons choisi de nous informer vraiment. Nous avons choisi d’accueillir tous nos mouvements intérieurs de déni, de colère, de peur, d’impuissance, d’accablement, de fuite, de désarroi profond, et de nous les partager.
Et nous avons constaté que vivre ensemble cet accueil du réel extérieur (l’état de notre planète) et intérieur (tous nos sentiments mêlés face à la situation) était finalement salutaire. Nous avons constaté que cela nous responsabilise, et nous rend plus engagés et solidaires. Nous constatons que cette situation suscite et mobilise en nous des ressources nouvelles, insoupçonnées. Nous avons acquis la conviction que le respect de l’environnement était vital pour la survie et aussi pour le déploiement des êtres humains. Nous expérimentons que s’ouvrir à ce grand défi écologique et l’accepter est source de croissance pour toute personne qui vit cette démarche.
C’est pour cela que nous vous parlons désormais régulièrement de cet enjeu dans nos publications. C’est pour cela que nous avons créé un nouveau stage : vivre la transition écologique avec lucidité et espoir.
Vous le constaterez, si vous ne l’avez déjà vécu : reconnaître le réel de la situation écologique de la planète, avec tout ce qu’il a de triste et d’inquiétant, stimule en nous des ressources nouvelles de fraternité, de solidarité et d’engagement.
Le vivre seul est difficile, sinon impossible. Le vivre avec d’autres est très motivant et donne du sens à l’existence.
Régis Halgand, formateur agréé PRH