Par Antoine NOUIS
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Sous la pression de la base qui souhaite faire barrage à l’extrême droite et par intérêt électoral, les différents partis de gauche ont mis fin à leurs querelles. Ils n’ont pas mis deux jours pour se mettre d’accord pour des candidatures uniques, et sur un programme de gouvernement.
La conséquence de cette alliance est que dans de nombreuses circonscriptions, le choix se fera au second tour entre un candidat du Front populaire et un candidat du Rassemblement national. Cette perspective n’est pas inéluctable, mais il faut se préparer à toutes les configurations. Quand j’en parle avec des amis, beaucoup envisagent dans cette hypothèse d’aller à la pêche.
S’il veut attirer ceux qui sont révulsés par la perspective du Rassemblement national, le Front populaire a encore une marche à franchir : c’est d’annoncer celui ou celle qui sera Premier ministre en cas de victoire. En 2022, la Nupes placardait des affiches « Mélenchon Premier ministre ». Le Front populaire ne peut rester silencieux sur ce sujet en 2024.
La particularité de la situation de cohabitation est que le Premier ministre a plus d’influence sur la politique du pays que s’il est issu du même parti que le président. Que ce soit Poutou, Mélenchon, Ruffin, Rousseau, Glucksmann ou Hollande qui entre à Matignon, ce ne sera ni la même politique ni les mêmes arbitrages, car tout le monde sait que le programme, qui ressemble à une lettre au Père Noël, ne sera pas appliqué en totalité.
Il est vrai qu’on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens, mais s’il veut espérer mon vote, le Front populaire doit clarifier son positionnement et répondre à cette question.
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Le 18 O6 2024
Antoine Nouis, théologien,
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