par Jacques Musset –
On dit que tu nous parles,
mais je n’ai jamais entendu ta voix
de mes propres oreilles,
les seules voix que j’entende,
ce sont des voix fraternelles
qui me disent les paroles essentielles.
On dit que tu te manifestes,
mais je n’ai jamais vu ton visage
de mes propres yeux.
Les seules visages que je vois,
ce sont des visages fraternels
qui rient, qui pleurent et qui chantent.
On dit que tu t’assois à notre table,
mais je n’ai jamais rompu avec toi le pain
de mes propres mains.
Les seules tables que je fréquente,
ce sont des tables fraternelles
où il fait bon se restaurer de joie et d’amitié.
On dit que tu fais route avec nous,
mais je ne t’ai jamais surpris
à mêler tes pas à ma propre marche.
Les seuls compagnons que je connaisse,
ce sont des êtres fraternels
qui partagent le vent, la pluie et le soleil.
On dit que tu nous aimes
mais je n’ai jamais senti ta main
se poser sur mes propres épaules.
Les seules mains que j’éprouve,
ce sont les mains fraternelles
qui étreignent, consolent et accompagnent.
On dit que tu nous sauves,
mais je ne t’ai jamais vu intervenir
dans mes propres malheurs.
Les seuls sauveurs que je rencontre,
ce sont des cœurs fraternels
qui écoutent, encouragent et stimulent.
On dit… , mais si c’est toi, Ô mon Dieu,
qui m’offres ces voix, ces visages, ces tables,
ces compagnons, ces mains, ces yeux,
ces sourires et ces cœurs fraternels,
alors, au cœur du silence et de l’absence,
tu deviens par tous ces frères,
Parole et Présence fraternelles.