Mettons de l’amour dans les urnes,

Oui des peurs existent : elles concernent la fin du mois, la sécurité de ses enfants, le manque de médecine, la capacité à bien manger, à partir en vacances, à être digne. Mais jamais ou presque ce n’est la peur d’accueillir l’autre, mauvaise instrumentalisation politique qui n’a de cesse de tricher sur la nature du débat public ...
Par Damien Deville,
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Depuis que je suis géographe, j’ai sillonné les territoires de France, d’Afrique de l’Ouest et du Japon, mes trois « terrains » comme on dit dans le jargon scientifique. J’ai pu éprouver la complexité propre à chaque lieu, les difficultés que traversent les populations, les corps fatigués, les villages abîmés… Elles sont réelles et demandent toute notre attention et notre courage.  Mais de manière tout aussi réelle, j’ai rencontré partout des personnes enracinées, fières de vivre là où elles sont, fières d’accueillir, et de se projeter dans l’avenir
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  La France périphérique n’existe pas.
Un territoire est toujours un centre du monde pour celles et ceux qui y habitent. Car c’est à cette échelle que l’oiseau fait son nid et le castor construit son barrage. C’est aussi là que nous faisons grandir nos enfants et que nous enterrons nos proches.
  Personne n’est périphérique à sa propre vie. Et même si les territoires ont été blessés par les coups de l’Histoire, ils restent un repère primordial pour ceux et celles qui y habitent. Depuis nos villages et nos quartiers, nous sommes solides, heureuses et heureux de ces lieux qui grandissent en nous et que nous soignons en retour. Nous sommes solides et nous savons que nous ne serons remplacé·es par personne. Le « grand remplacement » est une illusion d’un débat politique faussé qui n’a aucune réalité géographique ou sociologique.
  Oui des peurs existent : elles concernent la fin du mois, la sécurité de ses enfants, le manque de médecine, la capacité à bien manger, à partir en vacances, à être digne. Mais jamais ou presque ce n’est la peur d’accueillir l’autre, mauvaise instrumentalisation politique qui n’a de cesse de tricher sur la nature du débat public. L’histoire de la France et de ses héritages, a toujours été, au moins depuis l’époque romaine, des histoires de rencontres.
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  C’est en tissant du lien et en développant des possibles, autant avec les habitant·es de toujours que les nouveaux venu·es, que les habitant·es d’un lieu réussissent à aller collectivement de l’avant.    Depuis les territoires, je n’ai aucun conseil à prodiguer et je ne suis personne pour donner des consignes de vote. Je suis, au fond, comme tout le monde : perdu. Je ressasse les mêmes questions, les mêmes aigreurs, les mêmes espoirs déchus.    Mais je n’ai au fond qu’une seule vérité en magasin : mettons de l’amour dans les urnes, pas de la colère. Car l’amour c’est de la couleur et la couleur a toujours mis davantage en mouvement que le noir et blanc.
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Agir « avec » plutôt que « contre »
Au Mouvement Colibris nous sommes, depuis l’origine, convaincu·es de l’importance d’agir « avec » plutôt que « contre ». Pour autant, nous sommes opposé·es à tout groupe ou idéologie porteuse de clivage, de haine, et de rejet de l’autre. Comme nous le disons dans notre manifeste, « « Faire sa part », c’est cultiver en nous, et autour de nous, la bienveillance, la générosité, l’empathie, la solidarité ; c’est s’engager dans une remise en question de nos modes de vie ; c’est, enfin, se relier aux autres et participer à transformer collectivement notre quartier, notre commune et notre territoire. » 
 
Il n’y aura pas de transformation écologique et solidaire de la société sans démocratie. Et la démocratie nous oblige, aujourd’hui plus que jamais, à prendre des décisions cruciales pour l’avenir. Faisons le choix de l’amour, et non celui de la peur, pour le vivant et les générations futures !
Faire sa part

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