Par Régis Halgand
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« Les émotions restent à la porte de l’entreprise », m’a-t-on recommandé lors de mon arrivée comme jeune ingénieur dans un centre de recherches. Vœu pieu ! Que de comportements, justifiés par des arguments rationnels, étaient en fait le produit de nos affectivités ! Et que dire des intuitions, jaillies autrement que par pure rationalité, qui apportaient innovations et sauts créatifs ? Les faire taire aurait stérilisé la recherche.
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Dans d’autres lieux que j’ai pu fréquenter, on recommandait de « laisser sa tête de côté » pour écouter son cœur. Le mental était vu comme le piège, le frein, l’obstacle à surmonter, parfois même l’ennemi à combattre !
Dans ce duel entre le mental et la sensibilité, qui privilégier ?
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Pour des personnalités très cérébrales, s’apprivoiser à ses ressentis et à son corps est un véritable enrichissement.
Pour des personnes très sensibles, se réconcilier avec sa part rationnelle est source d’équilibre et de pondération.
Car nous sommes ainsi faits que nous avons une sensibilité ET des capacités intellectuelles, et toutes ont des choses à nous apporter. Elles se complètent, elles s’enrichissent. Il y a une intelligence rationnelle et une intelligence émotionnelle. Toutes deux peuvent s’harmoniser en nous dans un dialogue fécond.
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Apprenons à écouter ce que nous dit notre sensibilité ! Pour cela, mettons notre intelligence rationnelle au service de l’écoute de nos sensations (…).
Et apprenons aussi à clarifier nos fonctionnements mentaux ! Apprenons à repérer dans nos vies les excès de cérébralisme ou de volontarisme, tout comme nos atonies d’intelligence, de liberté ou de volonté. Découvrons la richesse de bons fonctionnements mentaux !
Alors nous n’opposerons plus rationalité et sensibilité : nous bénéficierons de leur complémentarité. Nous marcherons « sur nos deux jambes ».
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Régis Halgand, formateur agréé PRH.
https://www.prh-france.fr/canvas/PRHActu.aspx?ID=220858&EMAILID=44866873