La séparation de l’Eglise et de l’Etat a permis en France une laïcité qui respecte les convictions de chacun : liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de choisir ou non une religion et de la pratiquer librement, l’État ne privilégiant aucune religion … Pour offrir le « salut éternel des âmes » à leurs membres, les Eglises se permettaient en effet de les contraindre à des pratiques obligatoires.
Pour combattre l’hérésie, l’Église catholique s’est même autorisée -avec l’Inquisition- d’appliquer à ceux qui ne respectaient pas les dogmes des peines variant de simples épreuves spirituelles (prières, pénitences) jusqu’à la confiscation de tous les biens et même la peine de mort pour les apostats. Dans une société chrétienne où le catholicisme était religion d’État, le roi, lieutenant de Dieu sur terre, était aussi le gardien de la foi de son peuple et contrôlait la possible survenance de déviances religieuses. Le pouvoir royal s’associait ainsi à l’Église pour vérifier que le fidèle a bien accompli ses devoirs religieux. Le malade indocile était privé de l’assistance du médecin …La méconnaissance d’une obligation religieuse (et non une erreur dans la pratique médicale proprement dite) pouvait même aboutir à l’interdiction d’exercice professionnel d’un médecin !
Cette période est heureusement révolue et les Eglises ont vu réduire leur rôle et leur influence. Mais si, aujourd’hui, le droit de décider, de préférer une thérapeutique, de refuser des soins, est également reconnu aux malades, il continue cependant de susciter de nombreuses joutes entre des patients qui souhaitent bénéficier de la liberté de choisir et des médecins qui mettent en avant leur obligation de soigner. Comment en effet concilier le principe d’obligation avec celui de liberté qui est pourtant fondamental ! Le pouvoir médical, sous prétexte de sauver non les « âmes » mais les corps, semble même parfois oublier sa déontologie essentielle : « Primum, non nocere », « D’abord, ne pas nuire » !
S’il est un bien qui est propre à chacun, c’est celui de son corps et c’est donc à chacun, aidé par son médecin, d’en prendre le meilleur soin dans le respect de ses convictions … La richesse des données scientifiques repose sur la variété des analyses et des points de vue. La diversité des choix médicaux présente la complexité des situations et une majorité de mandarins favorables peut faciliter ce choix mais peut-elle l’”ordonner” aussi presque systématiquement aux patients ? Surtout quand les stratégies ne sont pas totalement transparentes et que d’éminents professeurs indépendants ne les partagent pas ou même s’y opposent …
La pandémie du Covid 19 a mis en évidence certaines forces qui, pour être puissantes, ne sont pas désintéressées. Quand le pouvoir des médias se lie avec un pouvoir médical dominant, dépendant des laboratoires industrialisés et financiarisés, pour infléchir le pouvoir politique qui utilise la peur des électeurs, la collusion de ces pouvoirs brime le respect du choix de chacun et la diversité disparait. Quand, pour favoriser sa généralisation, on appelle vaccin ce qui est en réalité un traitement médicamenteux à renouveler. Quand, pour protéger les fragiles ou immuno-obèses, on se prépare à vacciner les enfants pour qui le risque est plus important que le bénéfice. Quand on déprécie parallèlement certains traitements naturels. Quand on exclut les soignants qui préconisent d’autres méthodes. Quand on accuse l’autre de propager une maladie alors qu’on se vante d’en être protégé par un procédé efficace, sous prétexte d’intérêt général apparent, on confond alors en réalité souvent ou indirectement « soumission » et « éducation » …
Pourtant, si nous pouvons nous réjouir d’une meilleure connaissance du monde et des éléments qui nous permettent de mieux sérier les phénomènes que nous devons surmonter, le progrès ne devrait jamais s’identifier avec une obligation quand il s’agit de choix personnels, d’options fondamentales qui nous concernent ! En attendant et en espérant cette réelle « laïcité sanitaire », l’objection de conscience reste alors pour chacun le seul moyen de se respecter en refusant que l’on intervienne malgré nous dans notre propre corps. Alors que la France manque de médecins généralistes, de nombreux praticiens compétents et courageux ne peuvent pourtant même plus exercer à ce jour par simple droiture et honnêteté personnelle.
Si le gourou religieux s’est maintenant effacé mais peut rester toutefois en embuscade, le monopole médical actuel en France s’est par contre progressivement imposé depuis un siècle … Ce nouveau monopole doit nous inquiéter quand on constate –en ce 21ème siècle- le développement des traitements chimiques lourds, de la dépendance médicamenteuse, des vaccins obligatoires … alors que les surpoids, les cancers, les maladies auto-immunes se multiplient … tandis que l’augmentation de la durée moyenne de vie en bonne santé cesse de progresser et même régresse.
Pascal JACQUOT
PS Un film video qu’un ami belge vient de me transmettre du Québec illustre mes propos :https://www.youtube.com/watch?v=UU6dXejAMw0&feature=emb_title