J’ai 67 ans et (même si je n’ai pas peut-être pas encore atteint l’âge de la sagesse!) il y a déjà 50 ans exactement que je connais une thérapie ancienne comme le monde mais qui hélas ne sait pas encore être utilisée à bon escient par nos contemporains. Certainement parce que cette méthode sollicite une prise en charge personnelle mais surtout parce qu’elle semble trop simple, trop empirique et qu’elle ne répond pas aux intérêts mercantilistes de notre société (elle permettrait pourtant de réduire le trou de la sécu !). De nombreux docteurs la conseillent, parfois la préconisent mais toujours avec beaucoup de prudence car, parler de diète à un patient surprend quand celui-ci attend surtout un médicament miracle. Certains docteurs ont même créé des cliniques, la Châbrerie avec le docteur Ducroc en Dordogne, le Belvédère avec le docteur Vivini à Longwy en Meurthe et Moselle puis dans les environs de Toulouse… C’était dans les années 80 et on aurait pu espérer que leurs efforts soient couronnés de succès mais les obstacles auxquels ils ont dû se confronter auraient cassé les plus solides et c’est ce qui est arrivé. Il existe encore des cliniques de ce type en Suisse, en Allemagne et des associations ont parfois pris le relais, « Jeûne et randonnée » par exemple mais espérons surtout que le temps permettra de découvrir officiellement les résultats positifs de ces pionniers.
Vous l’avez maintenant deviné, je souhaitais vous dire toute ma conviction sur les bienfaits du jeûne dans notre équilibre de vie. Dans notre vie stressée, avec notre consommation déséquilibrée et souvent trop riche, trop abondante, le jeûne peut être un véritable havre de soulagement pour retrouver la paix dans son corps et même dans sa tête. Si l’on est un peu lourd aussi, il peut bien sûr nous soulager de quelques kilos inutiles et si l’on est malade, il peut aider à recouvrer la santé sans le soutien de médicaments. Le jeûne peut être court, par exemple sauter un repas ou choisir une diète dit hydrique* de un ou deux jours mais il peut aussi être beaucoup plus long, 8 ou 15 et même 21 jours ou plus. Une expérience et une prudence sont alors nécessaires car, pour que le résultat soit positif, il y a des conditions et des précautions indispensables, notamment en ce qui concerne la réalimentation qui doit être très progressive.
Pour illustrer ce que je viens d’écrire, permettez-moi de préciser que je vis moi-même en ce moment mon douzième jour de jeûne complet : je n’ai absolument pas faim, je parcours à pied 2 à 4 kilomètres par jour pendant environ une heure, je me sens parfaitement calme et serein… Certains jours sont plus difficiles que d’autres, au début notamment mais quand on sait les réactions possibles de son corps, on ne s’étonne pas. Il est vrai que j’ai eu, quand j’étais jeune, un problème de santé lourd qui m’a conduit à jeûner deux fois une vingtaine de jours dans une clinique citée plus haut. Mais depuis ce moment-là j’ai appris à pratiquer seul en limitant en général la durée de la cure à une semaine. Vous vous demandez certainement pourquoi cette pratique ? Ce n’est absolument pas pour répondre à des impératifs religieux. Mais si j’avais quelques kilos à perdre, je n’hésiterais pas à m’intéresser à cette méthode car on perd en moyenne un tiers à un demi-kilo par jour ! Comme ce n’est pas mon cas, je souhaite simplement donner à mes organes un moment de repos en ce qui concerne le processus d’assimilation. Pour que les cellules de mon corps puissent agir en mode éliminatoire et chasser le plus de poisons et toxines qui entravent leur fonctionnement normal. Et, croyez-moi, le plaisir de se voir rajeuni, revitalisé, de retrouver un odorat subtil, une peau fraiche, un appétit mesuré avec un goût décuplé et un esprit libre vaut bien l’effort de s’imposer quelques jours différents pour se sentir ensuite un peu mieux dans sa peau.
Pascal JACQUOT
* jeûne avec boissons, eau et tisane