Les textes bibliques sèment une Parole plus qu’ils ne relèvent des faits historiques (qui sont d’ailleurs souvent faux : la mer Rouge s’ouvrant pour laisser un passage, Marie et Jean au Gogotha, Jésus sortant du tombeau par ex.). Alors est-ce Dieu qui a parlé à travers les hommes ou sont-ce les hommes qui ont écrit les livres saints avec la sagesse, la spiritualité, -la divinité – dont ils sont capables ? Et les images utilisées, le merveilleux présenté (miracles, les cieux, le Père…) qui suscitent l’intérêt, éveillent l’attention, essaient de répondre à nos interrogations sont-ils divins ou humains ? Ne sont-ils pas d’abord des œuvres de prophètes pédagogues pour être entendus et un peu compris par leurs contemporains à travers des simplifications évocatrices même si elles peuvent paraître parfois outrancières aujourd’hui ?
Ainsi les auteurs de l’Antiquité présentent-ils dans la Bible un Dieu Yaweh tout puissant, créateur, parfois violent qui s’impose comme unique à la place des dieux omnipotents Osiris, Zeus, Eros… Quelle évolution pour les croyances de l’époque!
Ainsi les évangélistes des premiers siècles de notre ère substituent au Dieu vengeur un Dieu bienveillant qui se soucie de toutes ses brebis, même de la plus fragile ou de l’égarée, qui respecte la prostituée et fait confiance à la conscience de son bourreau … C’est le Dieu de Jésus, un Berger, un Père d’Amour. Quelle évolution encore!
Ainsi les dieux seraient morts en Yaweh ; puis Yaweh serait mort en Jésus. Et pourquoi Jésus, que l’on prend pour “Fils de Dieu” mais qui se déclare lui-même “Fils de l’homme” ne serait-il pas mort tout simplement en Homme ?
En effet, est-ce que Dieu, pour nous aujourd’hui, ne serait pas d’abord Éveil, Spiritualité, Divinité en chacun de nous et non pas extérieur à nous ? Pourquoi l’évolution des croyances se figerait-elle alors que de nouvelles découvertes nous invitent à mieux appréhender l’univers ? Car, dans le message de Jésus, – je ne parle pas des textes qui lui sont attribués ou des dogmes que ceux qui se prétendent investis par lui ont érigé en monuments infaillibles, je parle uniquement des mots dont on peut être à peu près sûr que Jésus a prononcés lui-même -, dans ce message de Jésus, l’homme doit s’accomplir, se réaliser, se construire et construire ici-bas “le nouveau monde”. Avec cette interprétation, tout homme de bonne volonté, ouvert, respectueux de l’autre, croyant ou non, chrétien ou athée, catholique ou agnostique, peut écouter et partager spirituellement. C’est en effet ainsi qu’on essaie de le vivre à Écoute et Partage en croyant aux « espoirs que l’Évangile nourrit » comme le précise la phrase de la 1ère page de notre lien!
Pascal JACQUOT