C’est quoi une vie pour finir ?
Naitre, grandir, devenir.
Espérer, vouloir, tendre vers l’avenir.
Ne pas croire que le meilleur est à venir.
Parfois le meilleur est là, mais nous évitons de le cueillir,
la tête penchée sur nos pas, à toujours vouloir courir.
Vivre, ce n’est jamais se dire que tout est acquis, sans coup férir.
L’amour d’une femme ou son sourire.
Le bonheur des enfants, dès leur premier soupir.
L’envol des ados et leurs premiers délires.
Que serions-nous sans la jeunesse pour nous éblouir ?
Sans elle, nous laisserions la Terre s’anéantir,
les espèces dépérir, les jours roussir, l’avenir s’assombrir.
Vivre, c’est toucher le bonheur, essayer de le contenir.
Le cultiver, le laisser fleurir.
Vivre, c’est réussir sans se durcir.
Construire une famille, l’agrandir.
Apprendre à donner, à offrir.
Tenir, oui tenir, sans trop dépérir.
Subir des accrocs, des drames, douter et malgré tout, sourire.
Souffrir, parfois en silence, sans rien dire.
Mais aussi se lâcher, pleurer, décompresser, se souvenir sans rougir.
Vivre, c’est apprendre, surtout, à aimer, parfois jusqu’au délire.
S’émouvoir, trembler, serrer jusqu’à faire pâlir.
Vivre, c’est aider ceux d’ici, que l’on veut chérir.
Mais aussi tendre la main, à l’étranger, venu sur un navire.
L’écouter, ne pas le juger, l’aider à rebondir.
En un mot, l’accueillir et sa vie, l’adoucir.
Vivre, c’est se chercher, se trouver, s’épanouir,
que déjà, c’est si court, il faut partir.
Non pas maintenant, encore trop de choses à découvrir.
Le temps n’est pas encore venu de fléchir.
Mais bien de continuer à s’épanouir.
Et savourer tout ce qui dans la vie nous fait encore frémir.
Car chaque jour, l’objectif demeure : agir,
grandir et son âme embellir.
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En hommage à tous ceux qui souffrent et meurent dans des guerres quelque part dans le monde, en particulier aux enfants de Gaza et à leurs familles : http://www.dieumaintenant.com/filsdelaterre.html |
Tableaux de Ismail El Helou, peintre palestinien
et poème d’Aimé Duval : Fils de la terre,
Quand la terre est grosse de chagrins nouveaux
J’arrête ma vie vagabonde
Qui court aux quatre vents du monde.
Quand la terre est grosse de chagrins nouveaux
Pour consoler sa lassitude
Je dors contre elle sur la dure.
Je mets l’oreille contre terre
J’entends le libera des morts
Fils de la terre tourne en poussière
Ses rêves d’or chantent encore.
Quand la terre est grosse de chagrins nouveaux
Je mets l’oreille contre terre
Comme autrefois contre ma mère.
Quand la terre est grosse de chagrins nouveaux
J’entends sur sa poitrine ronde
Qu’un nouvel homme vient au monde.
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Père Aimé Duval