Qui est Jésus ?

par Michel Fontaine

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En s’appuyant sur l’exemple de l’homme Jésus, sur ses affirmations et ses promesses, Michel Fontaine se sent invité, comme tous les hommes et femmes, quels qu’ils soient, quels que soient leurs parcours, à une confiance sans réserve …

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Je crois en Jésus à cause de son humanité.

Si Jésus est Dieu, il m’est inaccessible. Si Jésus est Dieu, il m’est totalement impossible de le prendre pour modèle … Mais si Jésus est simplement homme, alors oui ! Bien sûr ! Comme je peux l’apprécier alors, comme je peux l’écouter, l’admirer, me reconnaitre en lui et m’attacher à ses pas !

Cheminer avec Jésus, c’est donc pour moi, cheminer avec un homme qui, comme il y a deux mille ans, me propose « autre chose », quelque chose de nouveau, une nouvelle, une bonne nouvelle à laquelle, moi, Michel, je suis invité à participer … si je veux.

Pour moi, Jésus, ce n’est pas Dieu qui vient à ma rencontre, c’est cet homme qui m’invite à la rencontre du Divin en moi, en toi. Son unité est sans faille, ce qu’il pense, il le dit ; ce qu’il dit, il le fait. Cela le conduit à la mort …

Je ne peux plus croire à la divinité de Jésus qui m’a été enseignée !

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La Parole de Jésus éveille en moi quelque chose que je reconnais, quelque chose d’essentiel et de central, ce qu’il y a de meilleur en moi. En particulier :

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Sa compassion :

En ce sens, je crois que cette parole de Jésus est pour moi révélation, révélation de la part divine qui est en moi … et qui n’est autre que mon humanité précisément, tout ce qui me différencie de l’animal, tout ce qui me fait homme et en tout premier lieu, la compassion.

Les « histoires » que Jésus me raconte, c’est comme je m’y reconnais : j’y suis si souvent le jeune homme riche, je me reconnais homme de peu de foi, je suis le pharisien, l’ouvrier de la première heure, celui qui, par manque d’amour, ne rend qu’un talent, celui qui dit parfois « je ne te connais pas » … et parfois aussi, le fils prodigue … Les paraboles m’ouvrent à ma réalité de pécheur mais sans jamais me juger, sans me condamner, sans aliéner ma liberté, comme un chemin de vie.

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La dimension politique et sociale de son projet :

Le royaume de Dieu que Jésus annonce, les « béatitudes », est-ce autre chose qu’un nouveau « vivre ensemble », un projet de société fondé sur le partage, la compassion, e pardon et le respect ? Quel est le dirigeant politique qui aurait honte de ce projet ? « Un autre monde est possible … »

Jésus me propose du concret, à réaliser ici et maintenant, ensemble …

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Sa confiance :

Hommes de peu de foi, dit-il souvent. Jésus croit en moi comme il croit en tous ceux qu’il rencontre. Il m’appelle, comme il a appelé ses disciples. Il me dit « lève-toi, ta confiance t’a déjà sauvé », « En avant, vas-y, tu peux le faire, prends ton grabat, porte ta souffrance, rentre chez toi ! »

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Le pardon :

Avec Jésus, c’est la joie du pardon, la joie de la brebis perdue et retrouvée, la joie du fils prodigue qui revient.

Je suis pardonné est le premier pas de la réconciliation avec moi-même, moi qui m’aime si peu. C’est le premier pas de tout chemin. A partir de là, je peux commencer à être fier de moi sans qu’un affreux sentiment de fausse modestie vienne me tirer vers le bas ; à partir de là, je peux commencer à évacuer ce sentiment d’être nul que je traine depuis si longtemps ; à partir de là, je peux me mettre en route et accepter la rencontre …

On croit en moi, je suis aimé, je suis pardonné, je suis rejoint dans ma souffrance, je suis libéré. Voilà la bonne nouvelle que je reçois, celle que je peux donner aussi.

Le Royaume que Jésus annonce aux pauvres, c’est cela : confiance, amitié, pardon, joie et libération … Cela passe aussi par nourriture, eau, vêtement, sécurité …

La bonne nouvelle est annoncée … aux pauvres.

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Sa liberté :

Jusqu’à la mort, Jésus reste libre. Il se situe à l’opposé des principes, des lois et des règlements stupides ou injustes. Avec Jésus, c’est le recentrage des valeurs : l’homme remis au centre car le « sabbat est fait pour l’homme » et « ce n’est pas ce qui entre dans la bouche de l’homme qui est impur mais ce qui en sort ». Avec Jésus, on mange les épis de blé et on tire son âne du puits le jour du sabbat. Avec Jésus, c’est le « bon sens » dans toute l’acceptation du terme. Jésus, c’est la liberté jusqu’à la provocation quand il s’agit de remettre en place la primauté de l’homme sur la religion, les lois, l’oppression économique. Il est allé jusqu’au bout de sa vérité, de son unité … et il a perdu. Il a été broyé par les puissances de son temps.

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Sa confiance :

Lève-toi ! Marche ! … et l’aveugle, le paralytique que je suis devenu par manque de confiance en moi entend pour la première fois une parole qui lui révèle qu’il est important, indispensable, qu’il est capable de penser par lui-même, que sans lui, il manquera quelque chose à l’humanité.

A mon tour de jouer. Jésus n’attend pas de moi autre chose qu’être moi-même. Il me dit « Tu es toi, sois-le ». Je suis saisi par cette parole : elle me fait peur mais il croit en moi … C’est ma place qu’il me donne. Ma place à moi dans la croissance de l’humanité …

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Son refus de jugement :

« Moi non plus, je ne te condamne pas »

Contrairement à moi, Jésus voit d’abord la part divine en chacun de ses interlocuteurs. Il a l’« à priori favorable », la présomption d’innocence. Il sait l’humanité de la femme adultère et sa vie difficile. Ses souffrances. Il lui donne à nouveau sa chance.

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Sa souffrance :

« Pourquoi m’as-tu abandonné ? »

C’est sa question, c’est la nôtre. C’est notre question à tous quand nous sommes immergés dans la souffrance, quand nous perdons les pédales, quand nous ne savons plus où nous en sommes, quand il y a trop de solitude et pas assez d’amour dans notre vie, quand nous avons perdu le courage de nous relever …

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Sa pauvreté libératrice :

Grâce à Jésus, je me sens autorisé à prendre la parole et à devenir hérétique à mon tour, à m’indigner moi aussi, à dire non.

Jésus est subversif, révolutionnaire, libre compatissant, joyeux, dynamisant, sans rancune, pragmatique ; il aime la nature, les femmes, les gens de toute sorte, la compagnie, le mouvement, la confiance, la simplicité partagée ; il ne fait pas de différence entre les pauvres et les riches, les femmes et les hommes, les juifs et les étrangers, il accueille tout le monde et chacun découvre qu’il est unique.

Jésus est, pour moi, cet homme qui a en lui un amour si grand qu’il se demande d’où il vient. Un amour si grand qu’il lui faut partir et marcher à la rencontre de quelqu’un à qui donner.

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Un amour brûlant, insatiable, qui lui pose question sans cesse et le pousse toujours en avant dans le désir d’en trouver la source et de le partager …

Un amour qu’il cherche et trouve toujours dans la rencontre, un amour qui lui fait découvrir l’Autre en l’autre.

Jésus est ce contemplatif, ce mystique qui cherche et trouve cet amour -Dieu- chez tout un chacun et le lui dit, lui révélant ainsi sa grandeur et sa dignité d’homme.

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Michel Fontaine

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