De quoi parlons-nous ?

« De quoi parlons-nous ? » et « Ce que je crois, ou pas ! »

Michel Fontaine

Extrait du livre « De Dieu à Jésus »… itinéraire d’un croyant

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Dans les lignes qui suivent, Michel Fontaine précise d’abord comment il entend et comprend « quelques mots » ; puis il exprime ses convictions personnelles ou « Ce que je crois, ou pas !»

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1° De quoi parlons-nous ?

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« Dieu« 

Croyez-vous en Dieu ?

« Dites-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu ; je vous dirai ensuite si j’y crois. » précise Albert Einstein.

Nous appellerons humblement « le divin » ou « l’étincelle du divin », cette part d’humanité qui en moi, en vous, qui nous différencie de l’animal et que nous sommes appelés à faire grandir.

Je crois bien qu’« intuition » est le meilleur mot que je trouve pour dire Dieu parce que c’est quelque chose que je ressens, en dehors de toute démarche intellectuelle, une présence, une émotion en moi que je ne peux définir et qui me dépasse tout à fait.

Je me sens « relié », partie prenante de la grande aventure humaine qui se joue sur notre terre, ici et maintenant : des millions d’hommes et de femmes font la même expérience, se posent les mêmes questions. C’est bien cette expérience qui met les hommes sans cesse en recherche et en route.

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« Espérance« 

Le bonheur, l’amour, la justice ne sont pas des choses à espérer mais à vivre !

Pour sortir du tragique de notre situation – finitude, souffrance, injustice – il y a deux solutions : se réfugier dans l’espérance ou retrousser ses manches.

L’amour n’est pas à espérer à vivre : nous sommes dans une autre dynamique. Voilà pourquoi je n’ai pas l’« espérance » !

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« Foi et croyance« 

Il y a la « foi extérieure », croyance et enseignement, qui m’est imposée. Et il y a ma foi, ma démarche de foi et de confiance envers la parole de quelqu’un qui me propose de le suivre : « Seigneur, je te fais confiance, je crois en toi. »

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« Vérité« 

Je « suis » la vérité quand j’aime mon prochain ; quand mon prochain peut percevoir à travers moi qu’il est aimé, sans conditions. Alors oui, je suis « dans le vrai ».

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« Salut« 

Le salut n’est pas quelque chose à espérer pour une vie future. Le salut, c’est ce qui me sauve du non sens, ici et maintenant.

Ainsi le sens, le salut, pour celui qui meurt de faim, c’est la nourriture, pour celui qui meurt de soif, c’est l’eau, pour le voisin qui meurt de solitude, une heure de compagnie. Dans tous ces cas, le salut n’a rien à voir avec Dieu, ou du moins avec le Dieu qu’on m’a enseigné. Il relève plutôt de ce qu’il y a de plus élevé dans l’homme, de ce que Bernard Feillet appelle « le divin », cette compassion, cette humanité qui est en moi, en nous.

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2° Ce que je crois et ce que je ne peux croire !

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Jésus est venu nous apporter une bonne nouvelle. L’essentiel de cette bonne nouvelle pour moi est ceci : qui que je sois, tel que je suis, je suis aimé, je suis sauvé, je suis libre.

Personnellement, je ne peux croire cela que parce que j’ai reçu l’amour d’autres humains qui m’ont aimé, qui m’ont sauvé, qui m’ont libéré et à travers lesquels m’est parvenu l’Amour de Dieu.

C’est ma responsabilité d’en faire autant.

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Je ne crois pas au Dieu « pharmacien » que les hommes ont inventé au cours des siècles. Je ne crois donc pas au purgatoire, à l’enfer, aux indulgences, aux mérites, aux canonisations, aux guérisons. Je ne crois pas que Dieu monnaie son paradis.

Je crois que Jésus Christ est venu pour sauver tous les hommes et toutes les femmes et je ne peux donc pas croire l’Église quand elle refuse les sacrements aux hommes et aux femmes divorcés.

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Je ne peux pas croire au péché originel tel que l’Église me l’a proposé, avec en plus l’odieux chantage : un seul baptême pour être sauvé ! Je crois que ce qu’on appelle péché originel n’est que l’expression de ma liberté de choix entre le mal et le bien. Je crois que cette liberté m’est donnée par Dieu. Elle est à la mesure de la confiance qu’il fait : totale.

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Je ne crois pas à l’Immaculée Conception … Je ne crois pas non plus à la virginité de la Vierge Marie …

Je pense que tout ce qu’on a décrété de l’Église -qu’elle est une, sainte, catholique et apostolique- n’est pas vrai. C’était et c’est seulement destiné à faire grandir l’autosatisfaction et à fortifier le pouvoir de ceux qui sont à sa tête …

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Je ne crois pas en l’infaillibilité.

Je ne crois pas au caractère « sacrificiel » de l’eucharistie, ni à la présence réelle …

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Je crois que Dieu est amour. Je crois qu’il est homme et femme puisque Il est la plénitude de l’amour …

J’espère que la vie n’est pas finie après la mort du corps et qu’un jour nous pourrons aimer pleinement sans entraves.

Je crois en l’Homme. Je pense que je ne pourrais pas croire en Dieu si je ne croyais pas en l’Homme et en la Femme. Il nous a fait à son image ; et Il a placé son « devenir » en nous toutes et tous.

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Je crois que Dieu nous fait confiance en nous laissant le reste du monde à construire. En nous laissant son royaume à construire.

Par Jésus –et par d’autres– Il est venu nous dire ce qu’il avait à nous dire. A nous d’écouter et d’entendre. A nous de ne pas édulcorer ou déformer ce message. A nous de le mettre en pratique.

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La bonne nouvelle, pour arriver jusqu’aux plus pauvres, aujourd’hui, a besoin de moi, de mon corps, de ma personne, de mon engagement, de ma participation …

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Michel Fontaine

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