Par Michel Fontaine – . Extraits de son livre “De Dieu à Jésus … itinéraire d’un croyant” – . Voler la nourriture des hommes aujourd’hui et détruire aujourd’hui la nourriture des hommes de demain me paraît relever des mêmes coupables, des mêmes tentations, du même péché . Je ne suis pas un dinosaure : je suis né au milieu de l’année 1936. C’était hier. Mais ‘en ce temps-là’ – pour employer la formule chère aux petits enfants – en ce temps-là, l’Europe se croyait toujours le centre du monde, l’Amérique était à huit jours de bateau, l’Afrique et le Brésil étaient des territoires à découvrir. En ce temps- là, les fourrures provenaient encore du piégeage des animaux ‘sauvages’ – dis maman, c’est quoi ‘sauvage’ ? – et on ne savait pas encore qu’on avait commencé à polluer… L’écologie n’existait pas. Une vie d’homme … Que de choses ont changé sur ce temps ! . A – Ecologie 1° extrait : La destruction de l’environnement (ci-dessous) 2° extrait : “La faim dans le monde” prévu le 20 juillet 2023 , cliquer 3° extrait : “L’ultralibéralisme” prévu le 30 juillet 2023, cliquer B – Itinéraire d’un croyant : 4° extrait : “De Dieu à Jésus“, cliquer 5° extrait : “De quoi parlons-nous ?” et « Ce que je crois ou pas ! », prévu le 05 août 2023, cliquer 6° extrait : Qui est Jésus ? prévu le 12 août 2023, cliquer 7° extrait : « Croire », pour moi ; le rôle de l’Église, prévu le 20 août 2023, cliquer . -=-=-=-=-=-=-=- Écologie ; la destruction de l’environnement. . J’ai une relation charnelle avec la nature. Quand j’étais enfant, nos parents nous emmenaient pique-niquer et passer la journée en forêt. Merci à eux ! J’ai pris mon premier gardon à sept ans, dans un étang de la forêt de Compiègne, avec une baguette de noisetier en guise de canne à pêche. C’était parti … Depuis lors, j’ai campé, j’ai sillonné la forêt à pied, j’ai poursuivi l’ombre et la truite dans les remous des rivières rapides de nos Ardennes, j’ai chassé le lièvre et le chevreuil. Que d’émotions ! Il faut avoir cassé sur une grosse truite ou tenu un dix cors au bout de son fusil sans tirer pour le savoir : le cœur bat à tout rompre, le temps s’arrête. Quelle communion, quelle joie puissante alors, car c’est quand l’homme n’appuie pas sur la gâchette qu’il se distingue de l’animal, du prédateur. . Je suis aussi un cueilleur assidu de mûres et de myrtilles, un ramasseur passionné de champignons des prés ou de bois. Voyez-vous, on se met à genoux devant un beau cèpe sorti comme par miracle du tapis d’aiguilles d’épicéas. A genoux pour l’admirer, à genoux pour le couper sans l’abîmer et l’emporter comme un trésor dans le lourd panier. Ce cèpe, je le reçois. Il m’est donné. Gratuit. Que la nature me paraît belle et généreuse quand je rentre à la maison, bien fatigué avec un seau plein de mûres ou un panier de champignons ! Quelle magnifique journée quand on a fait trois ou quatre stères de bois dans la forêt d’hiver et qu’on rentre recru de fatigue ! Et il y a le travail patient du potager ; les heures laborieuses à bêcher dans le silence doré de l’automne, les récoltes, le mal au dos, la bonne fatigue et le moment où l’on dépose sa récolte de légumes ou de champignons – pardon Christiane – sur la table de la cuisine pour la nettoyer en prenant un verre de vin blanc. J’aime la nature. Je la connais bien. J’ai besoin d’elle. Je la contemple, je l’écoute, je l’admire, je la respecte infiniment et chaque fois que je pénètre dans la forêt, c’est comme si je pénétrais chez quelqu’un c’est sacré. J’entre là comme dans une église. Quelle chance j’ai eue ! . J’aimerais dire à mes petits-enfants et à tous les jeunes que ces quelques verbes que j’ai employés pour la nature – avoir besoin, admirer, aimer, respecter, donner toute son importance à l’autre – sont à la base de toute relation durable et pas seulement avec la nature. Soyez donc admiratifs, amoureux, respectueux et vous serez des hommes et des femmes heureux car – l’un ne va pas sans l’autre – vous rendrez les autres heureux, eux aussi. Ma mère nous disait souvent : ‘La connaissance, c’est l’amour‘. Quand on reconnaît les arbres et les bêtes, quand on les appelle par leur nom et qu’on connaît leur histoire, on est partout chez soi dans la forêt. Et on la respecte. . Ecologie : mot créé en 1874 mais seulement répandu dans le langage à partir de 1968 : science qui s’intéresse aux équilibres naturels et aux rapports existants entre eux. L’écologie est née du constat de la rupture de ces équilibres par l’ingérence de l’espèce humaine dans la nature. . « J’ai pensé, dit et écrit que mon espèce avait un avenir. J’ai tenté de m’en persuader. Je suis maintenant sûr du contraire : l’humanité n’a nul destin. Ni lendemain qui chante, ni surlendemain qui fredonne. No future : elle est comme une droguée – avide et déjantée, esclave des biens matériels, en souffrance de consommation, asservie à ce qu’elle croit être la ‘croissance’ ou le ‘progrès’, et qui sera sa perte … … l’équipage et ses passagers ne se préoccupent que de charger encore l’embarcation, parce qu’ils s’imaginent que le bonheur est dans le ‘toujours plus » (Yves Paccalet – L’humanité disparaîtra, bon débarras”) . A l’automne 1969, les Américains se préparent à faire exploser expérimentalement une charge atomique de 1,2 mégatonne dans un trou de cent mètres de profondeur creusé dans l’île Amchitka, au bout des îles Aléoutiennes, territoire extrême de l’Alaska où ils pensent être assez loin de l’opinion publique et des Américains pour ne pas soulever d’opposition. Il se fait que l’île d’Amchitka se trouve au- dessus d’une profonde ligne de faille – ligne de recouvrement des plaques tectoniques – qui passe au large de Vancouver et qui en fait une des régions du monde les plus sujettes aux séismes. Cinq ans auparavant, un glissement de ces plaques avait provoqué un raz de marée important – on ne disait pas encore tsunami – dans cette région. Alertée, l’opinion publique locale canadienne réagit au quart de tour. Il faut entendre un Canadien parler avec amour de la ‘grande nature’ et réaliser qu’on peut marcher mille kilomètres dans la forêt de ce pays sans rencontrer âme qui vive pour comprendre le rapport viscéral qu’il y a là entre l’homme et la nature. Il faut se rappeler aussi du rapport étroit des indiens d’Amérique du nord avec la ‘terre-mère’. Greenpeace sortit donc de la conjonction de tous ces éléments : attachement du Canadien à la paix et à la nature, menace de raz de marée consécutif aux essais nucléaires, constat de la destruction systématiques des espèces – baleines et phoques notamment – pour satisfaire des intérêts économiques. . Depuis lors, l’écologie a fait son chemin. . Les scientifiques nous ont expliqué beaucoup de choses et, après avoir refusé de les écouter pendant quelques dizaines d’années, le monde prend soudainement conscience qu’on ne peut plus refuser d’entendre, de voir et de s’alarmer et qu’ils avaient raison, en fin de compte. Les mouvements écologistes ont donné naissance à des partis politiques. (…) . Et aujourd’hui … . Aujourd’hui la généralisation des bouleversements climatiques constatée par tous et leur médiatisation à la suite de l’accroissement des tempêtes et des inondations provoque, en 2007, une prise de conscience universelle. Tout ceci accompagné par le travail des mouvements écologiques et les progrès de la science qui peut maintenant nous expliquer le pourquoi et le comment. Aujourd’hui, nous savons que nous sommes entrés dans la sixième période d’extinction de la vie sur terre et que c’est nous qui l’avons induite par la destruction des équilibres naturels de la planète. Nous avons reconnu la fragilité de notre petite planète bleue, ne serait-ce qu’en constatant nos dégâts et en réalisant la minceur de la couche d’air qui nous protège du soleil. Aujourd’hui les Églises ont reconnu la dimension éthique de l’écologie et, comme d’habitude, en ont revendiqué la paternité. Souvenons-nous : la paix, l’accord avec la nature sont, depuis toujours, des désirs profonds au cœur de l’homme ; la Bible nous en parle déjà dans le beau mythe de l’arche de Noé qui inclut même la notion de biodiversité et d’alliance avec Dieu, ce que l’arc en ciel de Greenpeace ne manque pas de rappeler. Et nous devons bien admettre que notre spiritualité, notre humanisme, ne s’inscrit plus seulement dans l’espace – les autres autour de moi – mais aussi dans le temps – les autres après moi. Bien sûr, il y a cette habitation exigeante de ‘l’ici et maintenant’ ; évidemment, cela ne nous mène à rien de nous lamenter sur le passé ou de nous angoisser sur l’avenir. Il n’en reste pas moins que le partage et la solidarité humaine s’inscrivent dans le temps, englobant les générations futures. Le ‘péché’ écologique c’est bien cette consommation outrancière des ressources à mon profit et au détriment de l’autre aujourd’hui et avec la certitude de priver aussi les générations de demain. Après moi le déluge… Comment le dire mieux ? Arrivé au commencement de la fin … de ma vie, je veux donc faire un constat en comparant ce que je voyais il y a soixante ans avec ce que je vois maintenant et j’ai envie de crier casse-cou et d’en appeler une fois encore à la modération et au partage des richesses non seulement dans l’espace mais aussi dans le temps. . Voici : Enfants, dès que nous le pouvions, nous filions à l’Amblève qui coulait devant la maison de ma grand-mère à Remouchamps. J’ai encore en moi le murmure incessant de l’eau sur les pierres, les reflets changeants de l’eau courante sous l’ombre des saules, la fraîcheur et l’odeur, et la passion qui nous habitait pour explorer ces merveilles. Il y avait les ‘cassets’, ces larves d’éphémères enfermées dans un tube de gravillons et qu’on trouve attachées par grappes sous les pierres des rivières non polluées. Nous nous en servions pour pêcher et, surtout, nous les récoltions dans des boites à conserve en fer blanc et nous allions les vendre, bien frais, au marchand d’article de pêche. Celui-ci ne manquait pas d’en ouvrir quelques- uns pour vérifier leur degré de fraîcheur et de développement. L’éphémère sort de son tube un matin, elle déploie ses ailes transparentes pour un vol gracieux d’une journée au-dessus de l’eau vive et, si elle n’a pas été gobée par une ablette, une truite ou une bergeronnette, meurt dans la soirée. Prodigalité de la nature : une telle merveille pour une seule journée ! Sous les pierres, il y avait tout un monde de vie : petites crevettes d’eau douce, cassets, sangsues, poissons de roche chabots et ‘mostreyes’ dont je ne connais toujours pas le nom scientifique, ni même l’orthographe exacte. Des centaines d’alevins s’enfuyaient à notre approche dans l’eau transparente puis revenaient jouer entre nos doigts de pieds pour notre plus grande joie. C’était fascinant ! Nous pêchions les vairons ‘à la bouteille’ ce qui n’est plus permis. D’ailleurs les bouteilles de maintenant n’ont plus les fonds dans lesquels on pouvait faire un trou avec un clou et un marteau, trou où passait la ficelle destinée à accrocher la bouteille et par où entraient les petits poissons … tout un monde dont j’ai encore en moi le souvenir vivace au ras de l’eau chantante. Récemment, j’ai marché le long de l’Amblève, la rivière de ma jeunesse. Aucun insecte ne volait à la surface de l’eau brunâtre dont on ne voyait pas le fond, aucune truite ne ‘moucheronnait’, l’eau était noire, froide et vide, j’avais l’impression que toute vie avait disparu de la rivière. J’ai voulu savoir, je suis allé au bord de l’eau et j’ai soulevé une pierre : rien en dessous si ce n’est de la vase. Le désert, la mort. J’étais le seul des enfants à être mordu par le virus de la pêche, aussi, mon père m’emmenait-il pêcher avec lui. Une fois, nous avons pris quarante truites à nous deux. Nous en avons gardé une douzaine, les plus belles, toutes des ‘fario’, truites sauvages à la chair ferme, nées dans la rivière et qui n’avaient jamais connu ni le sel venant du traitement des routes, ni les pesticides, ni les surcharges en azote. J’ai pêché le hotu au roulé, le barbeau sur fond, la truite, l’ombre et le chevesne à la mouche, la perche et le brochet à la cuiller ou au vairon… J’ai décidé de ne plus pêcher un jour des années 90. Je remontais un affluent de l’Ourthe orientale près d’Houffalize. Il y avait de temps à autre un martin pêcheur qui filait comme une flèche bleue en poussant son cri strident. Signe de vie. J’ai enjambé un fossé assez large qui se déversait dans la rivière et au fond duquel il y avait un jus noir comme du café fort mais qui puait. Intrigué, j’ai suivi ce fossé, ma canne à la main. Quelques dizaines de mètres plus loin, il y avait une centaine de génisses piétinant dans la boue et dans leurs excréments jusqu’au genou. Ça puait et le poisson que j’avais attrapé ce jour-là était immangeable. Renseignements pris auprès de professionnels, les terres ardennaises peuvent supporter de manière durable trois vaches à l’hectare. Au- delà de ce nombre, il faut importer du soja cultivé en Argentine sur des terres prises à la forêt et transporté jusque chez nous. Outre l’augmentation de CO2 due à la déforestation en Argentine, il y a la production de CO2 due au transport. Là- dessus il y a la pollution de nos rivières et de nos eaux potables par excès d’azote engendré par cette surpopulation. Ce processus aboutit à la production de quantités de viandes excédentaires au point de devoir les entreposer dans d’immenses frigos – de la CEE à l’époque – et organiser leur fourniture à des pays d’Afrique à des prix tellement bas – dumping – que nous ruinons leur agriculture et provoquons la famine chez eux. Tout ceci n’est possible que grâce à la subvention de notre agriculture par la PAC, Politique Agricole Commune, c’est à dire par nos gouvernements. C’est donc de notre poche que vient l’argent de cette escroquerie. Du début à la fin c’est nul. Écœuré, je n’ai plus repris mon permis de pêche. Je me souviens aussi des buddleias, ces arbustes aux panicules mauves, qu’on appelle ‘arbres à papillons’. Dans ma jeunesse, ils portaient bien leur surnom : ils étaient toujours entourés d’un nuage de petits papillons jaunes, les citrons. Il y a toujours des buddleias mais j’ai remarqué récemment qu’ils sont souvent malades et, en tout cas, il y a belle lurette qu’on ne voit presque plus les papillons d’or danser autour d’eux. Il y a trois ans, nous nous promenions, Christiane et moi, sur les crêtes du Beaujolais. Il y avait là, au bord d’une petite route à la limite des sapins, une grande ferme d’élevage orientée vers la vallée et, au bord de cette route magnifiquement ensoleillée, un rucher d’au moins cent ruches … mort. Le rucher était mort, abandonné. Pas une abeille. Sur le moment, nous-nous sommes dit “le vieux est mort et sans doute son fils n’a-t-il pas repris l’activité.” Pas du tout, nous l’avons su plus tard : les abeilles quittent la ruche et n’y reviennent plus. Les agrochimistes ont trempé les graines de maïs dans l’insecticide avant de les vendre. Quand le maïs se développe, le poison se répand dans toute la plante y compris la fleur. Des doses infinitésimales de ce produit, neurotoxique puissant, suffisent pour perturber le système nerveux central si performant et si fragile de l’abeille qui perd son sens de l’orientation et meurt d’épuisement loin de la ruche dont elle ne retrouve plus le chemin. . Mort de l’abeille, mort du rucher. . Il y a cent ans, ce qui n’est rien du tout à l’échelle de la planète, les chevaux tiraient les charrettes et les moissonneuses. Pour eux, on cultivait des milliers d’hectares de luzerne et de trèfle, plantes mellifères. Les parcelles étaient petites, entourées de grosses haies et ce bocage était tout fleuri assurant aux abeilles une nourriture saine et diversifiée tout au long des saisons. Aujourd’hui, les monocultures étendues empêchent l’abeille d’avoir une nourriture équilibrée et les insecticides ont vidé les ruches. Nous vivons en ce moment, dans le silence, un événement catastrophique pour l’avenir de l’homme et de la nature toute entière : la disparition des abeilles. Ce crime a pour objectif le profit. Il a pour auteurs les multinationales Monsanto, Bayer, BASF et leurs produits miracles qui s’appellent Rondup, Gaucho, Régent, tous ces produits neurotoxiques, mutagènes et cancérigènes que ces sociétés criminelles parviennent à nous imposer grâce à leurs puissants lobbies et à la collusion de ceux-ci avec les milieux politiques. Le voilà donc, le péché écologique. Cependant, nos enfants ont droit, tout autant que nous, à la pollinisation des abeilles, aux papillons sur les buddleias ; ils ont droit à voir les éphémères voler au ras de l’eau sous les saules ; ils ont droit à la diversité des prairies, aux fleurs sauvages, aux truites dans la rivière, aux mûres dans les haies vives, aux oiseaux, à l’air pur …Les en priver au profit de notre consommation actuelle sans limites est une faute grave. Derrière ce péché écologique, comme derrière le péché social et la guerre, se cache l’horrible appât du gain. Ce n’est pas nouveau, l’argent n’a pas d’odeur. Mais il me semble que la boulimie de posséder, de prendre, de consommer a atteint des sommets que n’égale que l’accroissement jamais atteint de la population mondiale. L’addition des deux est, à l’évidence, catastrophique. En 1962, Rachel Carson a publié “Le printemps silencieux”. J’en avais acheté trois exemplaires en livre de poche. Récemment, j’en ai retrouvé un écorné et tout jauni en rangeant ma bibliothèque. Ce livre prémonitoire a permis à l’époque l’interdiction du DDT. Depuis lors, les multinationales n’ont cessé de perfectionner et de diversifier leurs poisons. Il est vrai que j’entends moins bien, mais les petits matins de mai n’ont plus rien à voir avec la merveilleuse symphonie qui nous réveillait alors vers quatre heures du matin. La vision prophétique de Rachel Carson, son cri d’alerte si pertinent se réalisent sous nos yeux. Nous pouvons maintenant nous en rendre compte. Les prophètes n’ont pourtant pas manqué : appels et mises en garde du commandant Cousteau et de son école, de René Dumont, Jean-Marie Pelt, Al Gore, Gorbatchev, Nicolas Hulot, Hubert Reeves, Yan Arthus Bertrand et de tant d’autres … . Nous ne pourrons pas dire à nos enfants que nous ne savions pas. . Voilà ! J’ai voulu, à mon tour, pousser mon cri d’alarme. Les choses, sous nos yeux, se passent lentement, année après année, à notre échelle humaine du temps. C’est pour cela que nous ne voyons pas les changements. Il faut parfois le recul d’une vie pour se rendre compte des transformations et les intégrer. Pour les ressentir. Pour les voir. Mais je pense à nos enfants et j’ai peur pour eux : la machine est en train de s’emballer, elle nous en donne les signes, le climat se modifie, l’océan s’acidifie, les glaciers et les permafrost fondent, les eaux montent, des centaines d’espèces disparaissent chaque jour et, pour notre petite planète Terre, cinquante ans, c’est moins que rien ! . ALERTE . Récemment, j’interpelle un automobiliste garé au soleil sur le parking d’une grande surface du sud de la France. Il fait chaud. Sa fenêtre est fermée et son moteur tourne. Je le vois en entrant dans le magasin. Une demi-heure plus tard il est toujours là quand je sors et je l’interpelle. Je frappe à sa fenêtre. Il ouvre et m’interroge du regard. Gentiment, je lui demande s’il a des enfants. Interloqué, il me répond que oui. Je lui dis que moi aussi, que j’ai douze petits enfants et que j’espère bien leur laisser une planète propre et je lui demande alors gentiment d’arrêter son moteur. Il me regarde une dizaine de secondes sans rien dire. Je vois qu’il réfléchit. Puis cette réponse : “Mais alors je vais crever de chaud !” – vrai de vrai ! – et il referme sa fenêtre aussi sec en laissant tourner sa climatisation et son moteur. Notez qu’il y avait sur ce parking des places à l’ombre et du vent ! J’en suis resté sidéré. . Ces dernières années, les responsables des pays du monde entier se sont réunis à Rio, puis à Copenhague, puis à Durban puis encore à Rio pour parler de ce problème de gaz à effet de serre et, du moins on pouvait le penser, prendre les mesures communes qui s’imposent. Résultat ? Rien du tout. Même réaction que le conducteur qui ne voulait pas arrêter son moteur sur le parking de Limoux. “Ah non ! Pas moi” disent les USA et la Chine qui, à eux deux, produisent près de la moitié du C02 total de la planète, “Ah non pas moi !” dit l’Inde… . « Je ne crois pas que nous puissions nous désintoxiquer de l’utopie de la croissance … Elle nous est aujourd’hui resservie sous la forme gentiment pernicieuse de ‘développement durable’. Je me méfie de cette expression. Au pire, c’est un oxymoron, une contradiction dans les termes. Dans un système énergétique et écologiquement fermé comme la Terre, aucun développement ne peut durer longtemps. Au mieux,’développement durable’ ne signifie rien de précis. Chacun y met ce qu’il veut, selon sa fantaisie et son intérêt … …nous ne nous en tirerons que par la vertu d’une décroissance raisonnable. Sauf que c’est impossible, parce que personne n’en veut.” (Yves Paccalet) . Comme Yves Paccalet, je suis, moi aussi, pessimiste. Et, il faut bien le dire, croire en l’avènement du divin à travers l’homme m’est, devant ce constat, de plus en plus difficile. Cependant, je crois en un monde où chacun a droit à sa part du gâteau. Je pense que le noir, l’indien ou le chinois ont autant droit à une part du gâteau que le blanc, américain ou belge ; que la femme, de quelque pays qu’elle soit, a autant droit à une part du gâteau que l’homme ; que nos enfants, d’où qu’ils soient, ont autant droit à une part du gâteau que nous. Et je veux continuer à me battre pour ça : construire un monde où chacun et chacune ait droit à la même part : sa part du gâteau, aujourd’hui et demain. . Ce passage est extrait du livre de Michel Fontaine . | ||
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Nourriture, environnement, écologie … Alerte !
Pendant les vacances 2023, pour offrir à nos lecteurs de nouveaux sujets de réflexions, nous proposons sur cette page, une série d'articles successifs extraits du livre de Michel Fontaine, "De Dieu à Jésus ... Itinéraire d'un croyant !"