Ce que je crois …

La vie à chacun se prolonge encore mais différemment dans l’éternité …

C’est avec beaucoup de réserves que j’essaie d’exprimer ce que je crois ! Car ce que je crois aujourd’hui ne sera peut-être pas tout à fait ce que je croirai demain. Et ce que je crois n’est de toute façon pas une certitude mais seulement une conviction … C’est le « Tenir pour véritable, pour possible » du dictionnaire et non le « Tenir pour certain, pour indubitable » ! Loin du « Je crois en Dieu, le père tout puissant, créateur du ciel … » proclamé encore aujourd’hui dans les églises. Que j’ai moi-même formulé quand j’étais plus jeune, certainement davantage par fidélité et confiance envers ma famille ou mes maitres. Et que je ne renie d’ailleurs pas du tout car il m’a éveillé à un essentiel profond qui me semble toujours fondamental.

C’est le Ciel qui … peut inspirer !

Maintenant, je crois en effet plutôt en une Source de la Vie, de la Beauté, de l’Amour, de la Vérité. Et j’accepte de l’appeler Dieu. Cette Source inépuisable, enfouie en notre tréfonds humain, nous offre le goût et le souci de vivre vrai. Dieu, c’est alors le souffle du vent dans une feuille, c’est le sourire de ma fille, c’est cette merveilleuse orchidée devant nous, c’est vous, c’est moi en potentiel, en devenir … La respiration discrète au plus intime de nos vies, le ferment enfoui en nos profondeurs, la parole secrète qui se murmure en nos cœurs, la lumière ténue qui brille en nos ténèbres sont cette Source cachée qui se faufile dans nos terres toujours trop arides …

Je crois en cette Source qui anime la vie et le monde et me nourrit ou irradie. Elle m’a offert cette vie et cette terre comme à tout un chacun. Comme à tous ceux qui m’ont précédé et à ceux qui me prolongeront. Elle m’a offert le cadre, l’héritage d’une famille, d’un milieu avec ses richesses et ses fragilités. Elle m’a permis de découvrir un village, un pays, le monde, de cheminer à travers mes apprentissages,  mes expériences, mes recherches, mes choix … Et la mort me permettra d’accepter mon itinéraire tortueux, inachevé, partiel … La vie continuera de toute façon, peut-être avec moi, de toute façon par les autres. Les autres ? Toutes les femmes et tous les hommes bien sûr que j’aime, admire, imite ou dénigre, déteste, combats et qui, comme moi, assument leur destin. Mais aussi toute la nature, tout le monde végétal et animal. Tous de merveilleux compagnons de route, appréciés, utilisés, exploités, trop souvent aussi malmenés et non respectés …

En tenant ma modeste place ici-bas. En partageant ma chance avec mes proches. En appréciant le verre de l’amitié avec mes compagnons, le plat du partage avec ceux qui ont faim, le toit du réconfort avec ceux qui attendent le geste d’entraide, je suis heureux de goûter moi-même déjà un peu le nid chaleureux auquel tous aspirent … Ni saint, ni diable mais humblement homme, fils de paysans, instituteur-éducateur pendant une carrière, compagnon, frère et père d’une destinée …

Je suis dans cet univers un élément parmi tant d’autres, en cheminement, en gestation, après et avant tant d’autres encore. Et certains qui ont laissé leurs traces positives sont des guides exemplaires qui me montrent le passage. Ils rejoignent certainement ou participent déjà à la source de Vie éternelle en devenant eux-mêmes enfants du salut … Ainsi l’homme Jésus dont je reconnais et admire les talents, les capacités, l’engagement jusqu’au don de sa vie, la justesse avec son rôle de berger, et qui est uniquement, simplement, magnifiquement homme mais fontaine de divinité … Ainsi peut-être Bouddha , Krishna,  Mahomet …, le courage, la générosité de certains prophètes, chrétiens ou non, des Martin Luther King, Nelson Mandela, Yitzhak Rabin …, la bonté, la patience, la droiture de certains Maximilien Kolbe, abbé Pierre, Arnaud Beltrame … Et aussi les exemples simples mais généreux de mes proches, ma grand-mère Reine, mon frère François, mon ami Joseph … Je pense que, si le corps de tous s’est putréfié, est devenu humus, a muté, leur vie à chacun se prolonge encore mais différemment dans l’éternité … Comme la mienne est donc aussi appelée à se prolonger !

Pascal JACQUOT

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *