.
C’est dans ce monde en marche qu’un monde nouveau se construit …
.
Nous vivons un contexte préoccupant, dans un monde où de nombreuses crises s’accumulent, aggravant pauvretés, vulnérabilités et injustices. Les violations des droits humains y sont multiples, et les libertés bafouées en bien des endroits. Nous pouvons nous sentir démunis, abattus face à l’immensité des détresses, parfois même désespérés devant l’immensité des défis à relever pour la protection des personnes et de la planète.
.
Nous traversons en effet une période particulièrement turbulente : de l’insécurité des individus on passe à celle de la cité, jusqu’à celle de l’ordre international. Les catastrophes naturelles, conflits et guerres, pauvreté, épidémies sont autant de phénomènes qui peuvent compromettre la paix et mettre les individus dans une situation d’insécurité. Les violences urbaines s’intensifient et se diversifient ; les tensions géopolitiques croissantes, les migrations en raison des inégalités entre nations, des régimes violents et des dérèglements du climat se multiplient.
La France est loin d’être épargnée par ces désordres ; entre autres, la crise climatique comme en témoignent les inondations, feux de forêt ou canicules et vagues de chaleur que nous subissons chaque année. Et ces turbulences ne touchent pas tous les Français de la même façon : les plus pauvres, les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes isolées ou marginalisées sont surexposés et sur-vulnérables !
La guerre en Ukraine a profondément ébranlé l’idée selon laquelle la paix en Europe repose sur des piliers solides. Le terrorisme et la guerre au Moyen-Orient font également partie de ce scénario de détresse. A quoi s’ajoutent les grands défis et les profondes mutations de notre époque induites notamment par les avancées du numérique.
.
Le capitalisme continue d’étendre son règne destructeur. Il est l’organisation méthodique de la captation générale du vivant, la confiscation des biens communs à des fins de maximisation du profit, un phénomène social total. Sa condition d’existence est un pouvoir politique résumé à la seule norme d’efficience et culminant dans la mise en péril des écosystèmes. Le capitalisme est la fin de l’histoire non pas au sens où il en est la seule forme possible mais au sens où il la transforme en catastrophe permanente.
L’occident qui, pendant plusieurs siècles s’est imposé à toute la planète avec ses choix et le fruit de ses découvertes, a maintenant perdu son prestige et son monopole. Le monde s’affronte en blocs et, sans perdre leurs propres valeurs, les démocraties doivent répondre aux attaques des régimes dictatoriaux ! La pensée radicale croît et va jusqu’à se transformer en haine contre d’autres humains – essentiellement en raison de leur religion, de leur origine ou de leur couleur de peau, de leur genre ou de leur identité sexuelle.
.
La rationalité moderne et le capitalisme industriel ne sont plus capables de répondre ni au problème de notre survie, ni aux problèmes sociaux et démographiques. L’anxiété et la peur de l’avenir augmentent. Pour autant, les crises démultipliées ne doivent pas devenir un terrain fertile pour l’érosion de la conscience civile démocratique et la montée de positions extrémistes. La fragilité de l’homme, ses tares font partie de nous, de notre environnement et nous incitent à accepter un cheminement par-delà nos faiblesses, nos imperfections, car l’espoir demeure et reste une flamme, peut-être vacillante, mais assurée. En ce 21ème siècle, des sages, des prophètes, des hommes ou femmes intègres donnent encore leur vie pour que cet Espoir s’installe !
Le racisme existe et il habite en tout individu, enfoui dans le plus profond de son être. C’est donc l’honneur de l’homme d’en affronter face à face le hideux visage, pour triompher finalement de ses séductions. Là est son combat, une lutte intérieure de tous les instants, dont l’issue n’est jamais assurée une fois pour toutes. De génération en génération, l’homme ne semble pas s’améliorer, car on peut constater qu’il reste égoïste, personnel, qu’il cherche la facilité … Par contre les sociétés peuvent progresser parce qu’elles s’enrichissent des découvertes successives ! Et des hommes, de plus en plus nombreux peuvent ainsi découvrir leur chance et leur rôle avec la source de vie, de force, de satisfactions … dont ils bénéficient !
.
Le sens ultime de notre vie, notre réalisation profonde, notre bonheur réel, au-delà des dogmes ou des idées préconçues, notre chemin vers la lumière intérieure, c’est aussi à travers les cataclysmes qu’ils se vivent. C’est en réalité dans ce monde en marche qu’un monde nouveau se construit. La richesse des vies de nos anciens s’ajoute à la nôtre pour le bâtir plus vrai, plus fraternel. C’est notre destin qu’une bonne nouvelle, plus simple et plus proche qu’il n’y parait, révèle. C’est notre Espérance !
Si, pour nos contemporains, la mort est la fin de la vie ; si ce qui n’a pas été vécu, ce dont on n’a pas profité, est perdu …, je reste cependant persuadé pour ma part, et avec beaucoup, que la mort n’est pas la fin … et cela change tout ! Si les religions savent peut-être mal ou ne savent plus révéler l’essentiel, des prophètes, des Bouddha, Jésus nous ouvrent toujours des pistes ! Et les étincelles de ravissements, de réconforts, de bonheur qui nous sont offertes permettent peut-être de mieux deviner et découvrir ces chemins pour les emprunter … en gardant confiance !
Un monde plus juste se cherche, assurément …
.
Pascal JACQUOT